Eldorado

"Ces petits incidents drolatiques scellent quelque chose qui ressemble à un début d'amitié, fondé sur un savoureux et permanent dialogue de sourds, bon sens contre tête de bois. C'est un récit d'apprentissage, au fond, apprivoisement de l'autre, utopie de réussir de nouveau à vivre ensemble. Bouli Lanners et sa bedaine sympathique ont été aperçus ici et là dans quelques-uns des films caustiques et minimalistes qui nous viennent de Belgique francophone, signés Benoît Mariage (Cowboy), Kervern et Delépine (Aaltra), voire Yolande Moreau (Quand la mer monte).

Il affirme ici un style bien à lui, un néo-­surréalisme belge nourri à la musique (belle BO, dont une partition originale bluesy de Renaud Mayeur) et aux voitures américaines. Manquerait plus qu'Aki Kaurismäki et Arno déboulent dans le champ, et on s'en irait se soûler en troupe à la Jupiler. De plus en plus gais, et de plus en plus tristes."