Pour sauver leur emploi, des femmes décident de reprendre le pouvoir dans leur entreprise de lingerie en créant une coopérative. Au gré des épreuves et des rebondissements, elles découvrent avec bonheur et humour la force du collectif, de la solidarité et une nouvelle liberté.
Réalisation : Mariana Otero
Producteur : Denis Freyd
Directeur de la photo : Mariana Otero
Montage : Anny Danché
Son : Pierre Carrasco
Musique originale : Fred Fresson
- Date de sortie en salles : 06 octobre 2010
- Type de film : Long métrage
- Couleur : Couleur
- Langue : Français
- Date de production : 2010
- Pays de production : France
proposé par :
partager
Critiques (5)
- Télérama - Pierre Murat: Entre nos mains"... Tout au long des semaines qui précèdent le « grand jour » - celui où l'on saura si la Scop est viable -, elle observe le fatalisme qui se mue, peu à peu, en cohésion. Cette petite entreprise qui, comme tant d'autres, fonctionnait par « clans » s'unifie, songe à innover (des couleurs plus vives pour leurs soutiens-gorge et leurs strings, des modèles plus audacieux pour reconquérir le marché), au point même de s'opposer à une contre-proposition du patron, qui leur offre de rester un « associé extérieur » ..."
- Les Inrockuptibles - Serge Kaganski: Entre nos mains"... Le film trouve sa tension dans une série de suspens (...) Suspendue à ces fils rouges, Otero plonge dans l’épaisseur humaine de l’entreprise, montrant les doutes et les espoirs des salariés, les rouages parfois difficiles de la vie d’une entreprise.
« Entre nos mains », c’est le travail manuel bien fait, mais aussi une certaine idée de la liberté et de l’autonomie. Le film est évidemment grave au vu de la situation, mais aussi bourré d’humour, grâce à certaines employées naturellement drôles et cinégéniques. Otero magnifie la dignité ouvrière, dénonce par la bande et sans discours appuyé les méfaits des mutations économiques et des patrons indélicats, évite tout message préconçu en demeurant ouverte à ce qu’elle filme et aux mille facettes de la nature humaine.
Malgré son contexte lourd, le film reste léger, comme dans ce final chanté totalement bouleversant, pied de nez bourré de panache digne de Demy." - Première - Isabelle Daniel: Entre nos mains" Devant l’objectif de Mariana Otero, qui fait du cinéma avec des riens (une conversation ping-pong, un entrepôt vide, une chanson fédératrice...), se dessinent des personnalités tranchées et attachantes. Ce sont surtout des femmes qui, pour certaines, travaillent là depuis plus de vingt ans. Ni héroïnes ni pasionarias, elles sont timides ou délurées, sûres de ce qu’elles veulent ou en proie au doute. Des entrepôts aux salles de couture, des bureaux à la cantine, on suit l’évolution de leurs pensées, de leurs désirs... Ainsi, ce qui aurait pu n’être qu’une simple plongée documentaire devient, au-delà de la fable humaine, un polar social qui prend à la gorge."
- Le Monde - Isabelle Regnier: Entre nos mains" ...Sans jamais jouer la familiarité avec ses personnages (jusqu'au bout, elle les vouvoie), Mariana Otero capte, petite phrase par petite phrase, la prise de conscience progressive d'une solidarité de destin, de classe, qui se transforme en une force de combat contre un patron, au moment où celui-ci cherche à reprendre la main. Au milieu des corsets, des dentelles, des rubans de soie, qui charrient, l'air de rien, entre les murs ternes de l'entreprise, une réserve de fictions inépuisable, ces femmes, d'abord réservées, affirment leurs personnalités, révélant des caractères forts, drôles, attachants.
Pour ces ouvrières - immigrées pour certaines -, chez qui une lucidité sur la nature des rapports de classes se conjugue avec le rêve, tout nouveau, de pouvoir peut-être s'en affranchir, la SCOP ne porte rien de moins qu'une révolution intime.
Et c'est cela qui intéresse l'auteur d'Histoire d'un secret. Le processus d'émancipation social qu'elle met en scène est avant tout sexué, au sens physique et politique du terme. Tout, ici, est féminin : des accessoires jusqu'aux hommes eux-mêmes, dont la virilité se dissout dans les marqueurs de leur univers professionnel. S'ils passent dans le film, les femmes, elles, restent. Que ce soit celle-ci, qui dit en riant qu'elle est entrée chez Starissima à la puberté et qu'elle en ressort à la ménopause, celle-là qui dit prendre ses décisions avec son mari, ou cette autre qui revendique au contraire son autonomie..." - TéléCinéObs - Marjolaine Jarry: Entre nos mains" A travers l’écran, on débat, on réinvente notre rapport au collectif, on se réinvente. Sans escamoter la dureté implacable du réel, la réalisatrice porte haut la voix de ces héroïnes et leur combat, aussi quotidien que politique. Leur histoire n’est pas un triste constat de crise mais une épopée dont l’écho résonne longtemps (...) Du suspense, de l'émotion, de l'humour et même une époustouflante séquence de comédie musicale. Promis, juré, ce documentaire sur des salariés qui tentent de reprendre leur société en faillite vous surprendra. "
vos avis (3)
- E101007256207615 avril 2023
- Alexandra12 janvier 2021Magnifique de voir cet élan solidaire entre salariés, on y croit à cette scop ! Très émouvant. A voir !
- Thérèse22 mars 2018Un témoignage porteur d'espoirs sur des fonctionnements d'entreprise plus démocratiques et solidaires. J'ai beaucoup aimé suivre ces femmes employées de l'usine, à la fois désemparées et pleines de bon sens, face à la liberté de décider qu'on leur donnait sans doute pour la première fois dans l'entreprise ! Vivent les scops !