Julie et sa mère Rosalind viennent passer quelques jours dans un hôtel de la campagne anglaise qui remplace leur ancien manoir. Cet hôtel que l’on découvre nimbé d’une brume constante, désert, aux lumières feutrées, est le lieu unique et étrange de cette histoire fabuleusement gothique. Car dès le début, l’environnement sombre même le jour, les bruits inquiétants, la tristesse que dégage le duo nous plongent dans une appréhension immédiate. Mais là où l’horreur pourrait survenir, l’intime et la souffrance du deuil se révèlent avec pudeur. Tilda Swinton, qui interprète les deux rôles, est impeccable dans ces deux partitions qu’elle investit avec sensibilité, précision et subtilité. La sublime couleur verte prégnante et toute l’esthétique, qui renvoient à Shining de Stanley Kubrick et à Vertigo d’Alfred Hitchcok, forment un écrin splendide au bijou qu’est cette Fille Eternelle.

On se demande où ils veulent en venir jusqu'à la fin. Je ne m'y attendais pas

Une perle rare.

Tilda Swinton est épatante comme d'habitude. Mais dès les premières scènes, j'ai pensé à "Les Autres" d'Alejandro Amenábar avec Nicole Kidman. Par conséquent, immédiatement, quelque chose s'est perdu... mon intérêt, en partie, hélas !... Le propos est ici bien différent évidemment, mais j'ai eu du mal à adhérer au mélange du "style gothique" et de ces conversations qui n'auront plus jamais lieu, de ces non-dits qui persisteront... Peur et tristesse, même combat? Pas pour moi en tout cas. J'ai lu des critiques qui compare la réalisatrice à Hitchcock ou Welles... ça viendra peut-être, mais à mon avis, il y encore du chemin à faire.

Délicieusement soporifique...

Joanna Hogg est une réalisatrice désormais incontournable, au moins depuis The Souvenir. Mais, ici, l'alchimie entre récit autobiographique et hommage au fantastique gothique (on pense également à jacques Tourneur pour le traitement des atmosphères) est un peu juste.