Avec l’arrivée des réfugiés, les frontières se réinstallent aujourd’hui au cœur de l'Ancien Continent, alors que l'UE les avait fait tomber une décennie plus tôt avec l'espace Schengen.
Le 21 décembre 2007, moins de vingt ans après la chute du mur de Berlin, l’Union européenne ouvre son espace de libre-échange à huit pays de l’ancien bloc soviétique, rendant obsolètes les 3 000 kilomètres de frontières de la grande fracture idéologique et géopolitique du XXe siècle. Près de quatre cents postes-frontières, situés en plein cœur de l’Europe, sont alors détruits, vendus par les États à des particuliers ou à des collectivités locales. Ces installations, remparts de l’ancien rideau de fer, se retrouvent ainsi échouées au milieu des routes, transformées en casino ou en magasins de piscines.

Nouvelles frontières
Cette liberté de circulation provoque chez nombre d’Européens un grand optimisme, en particulier dans l’est de l’Union, le processus d’intégration ne semblant plus avoir de limite. La frontière, avec tout ce qu’elle sous-tendait : contrôle, illégalité, humiliation, ne devait rester qu’un lointain et douloureux souvenir. Mais à l’été 2015, l’arrivée sur le continent de réfugiés fuyant les conflits du Proche et du Moyen-Orient change la donne. La Hongrie s’entoure de barbelés, les militaires autrichiens sont mobilisés et les clôtures réapparaissent à l’intérieur même de l’espace Schengen, sonnant du même coup le glas du système. À nouveau, les contrôles aux frontières se généralisent…

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