Episode 2 - 26min : Lucian Freud - "Le plus grand peintre de Grande-Bretagne, et peut-être du monde, a commencé sa carrière il y a une soixantaine d'années avec une écriture anachronique, délicate, soignée à l'extrême, aux antipodes du style cru, vif, et enlevé qu'on lui connaît aujourd'hui." Né en 1922 et petit-fils de Sigmund Freud, Lucian Freud s'inspire d'abord d'une technique flamande du XVe siècle pour peindre ses contemporains avec une virtuose minutie. Dix ans plus tard, il se remet en question pour tendre vers une figuration presque expressionniste. Mais c'est à partir des années 70 que le peintre va exprimer la pleine mesure de son génie, quand son pinceau traque la vérité de ses modèles, la plupart issus de son entourage, en se concentrant sur la carnation de la peau. Il réalise ensuite une galerie de gueules cassées ou encore d'objets, tel ce vieux lavabo d'atelier : autant de chefs-d’œuvre où s'affirme une touche de plus en plus épaisse et enlevée. Pourquoi alors, en 1988, le peintre prend-il à nouveau le risque de renoncer à son savoir-faire ? Filmant et commentant avec une rigueur désinvolte la chair des tableaux de Lucian Freud, Hector Obalk nous immerge totalement dans l'univers d'une œuvre surprenante. Episode 1 - 26min : Giorgione versus Titien - Promenade enchantée dans le fameux tableau du “Concert champêtre” dont l’attribution à Giorgione est controversée. Hymne à l’amour courtois bercé de mélancolie, qu’Obalk oppose aux bacchanales flamboyantes de Titien. Art délicat et profond de Giorgione versus l’art novateur et spectactulaire du premier Titien.

Episode 3 - 26min : Ingres érotique - "Ingres est capable du pire comme du meilleur." Non sans une certaine insolence quand il moque ses "dégradés kitsch dignes de restaurants italiens", Hector Obalk sonde aujourd'hui l'œuvre de l'auteur de La baigneuse Valpinçon (1808). Et esquisse, au-delà du prodigieux portraitiste comme de l'édifiant peintre d'histoire, un Ingres érotique, dont témoignent nombre de ses tableaux mythologiques. Du Louvre à l'inchangé musée Condé de Chantilly, de Vienne à Montauban, où le maître voit le jour en 1780, une immersion sans complaisance au cœur de la peinture de l'artiste néoclassique, moins esthétiquement correct qu'il ne voulait bien le prétendre. Car si ses nus sont empreints d'un réalisme de texture, ils sont, à y regarder de plus près, affublés de bien curieuses disproportions. Talon monstrueux ou chute de reins n'en finissant pas : des difformités dont Francis Bacon ne manquera d'ailleurs pas de s'inspirer, un siècle et demi plus tard. Et Obalk, allongeant l'artiste du XIXe sur le divan, de souligner au passage : "Ce n'est que quand Ingres dessine des femmes que son pinceau en déforme les lignes, sous l'impulsion inconsciente de ses désirs sexuels."