La vie tourmentée d'un homme marqué par un lourd secret d'adolescence. Emmené par Aure Atika et le magnétique Félix Maritaud, un premier film sensible et stylisé.
 
1995. Le père de Jonas fait le plein pendant que son fils, 16 ans, joue à la Game Boy à l'intérieur du véhicule. Revenu de la station-service, il le découvre enfermé à double tour, terrorisé. Que s'est-il passé ? À 30 ans, Jonas est devenu un homme instable et destructeur, enchaînant les amants et les soirées en boîte. Rongé par la culpabilité, il va enfin oser convoquer les souvenirs du passé et revoir la mère de son ami disparu dramatiquement quand il avait 16 ans...

Amours et électron libres
Comment vit-on avec un traumatisme, doublé d'un sentiment de culpabilité ? Pour sa première réalisation, Christophe Charrier brosse le portrait tourmenté d'un homme aux prises avec son passé d'adolescent et son premier amour pour un garçon. Félix Maritaud (vu dans 120 battements par minute et Sauvage) y campe avec force un électron libre insaisissable, en quête d'une rédemption sans doute impossible. Alternant les flash-back, comme autant de rêveries, et les retours au présent, Jonas remonte le cours d'une vie jusqu'au dévoilement du trauma initial. La chronique très maîtrisée d'un délicat passage à l'âge adulte, sur une musique d'Alex Beaupain.
 
Meilleurs téléfilm, réalisation et musique au Festival de la fiction TV de La Rochelle.

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Critique (1)

Télérama - Isabelle Poitte - Jonas
"Il est aussi attirant qu’insaisissable. L’esprit ailleurs et le corps tendu, Jonas traîne son mal de vivre dans les nuits toulonnaises entre les boîtes gay et les bras d’inconnus. Sans point d’attache, sinon des souvenirs d’adolescence qui l’assaillent et le ramènent invariablement en 1997. Cette année-là, Jonas, lycéen renfermé, croise le regard de Nathan, beau gosse fougueux et insolent. L’histoire d’amour est belle et foudroyante, comme dans un rêve… trop vite rattrapé par une indicible réalité. Quel traumatisme dévore Jonas, trentenaire paumé et solitaire ? Christophe Charrier, qui signe là son premier long métrage (déjà multiprimé) après deux courts remarqués, entretient jusqu’aux ultimes scènes le suspense, de plus en plus poignant… Son film encercle le mystère au fil d’un incessant aller-retour entre passé et présent. Le procédé narratif n’est pas seulement efficace, il entre progressivement dans la vérité intime de Jonas, prisonnier du passé lancé dans une quête désespérée de rédemption. Autour de lui, la mise en scène stylée de Christophe Charrier ose le croisement des genres (du thriller au teen movie, en passant par un soupçon d’épouvante) et des ambiances, portés par la musique lancinante d’Alex Beaupain. Entre onirisme romantique et réalité brute, Jonas vibre de sensations, de lumières et de ténèbres."

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