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La Femme de mon frère

De Monia Chokri (2018)
3.5/5
21 notes
1H57Cinéma / ComédieCanada
SD
HD
VF
Montréal. Sophia, jeune et brillante diplômée sans emploi, vit chez son frère Karim. Leur relation fusionnelle est mise à l’épreuve lorsque Karim, séducteur invétéré, tombe éperdument amoureux d’Éloïse, la gynécologue de Sophia.. ..

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Critiques (2)

Bande à part.fr - Pierre Charpilloz: La Femme de mon frère
"Montage cut, faux-raccords volontaires, jeux de couleurs et esthétique pop : Monia Chokri, égérie des films de Xavier Dolan, ne renie pas l’héritage du cinéma qui l’a révélée comme comédienne. Pourtant, elle fait oublier la comparaison avec le génie québécois et transcende une esthétique plus si novatrice que ça par un humour fin et ravageur. La Femme de mon frère est une vraie comédie, bénéficiant de dialogues au cordeau et d’un personnage central bien dessiné, porté par l’énergie de la formidable Anne-Élisabeth Bossé. Sa Sophia est mordante, elle a le sens de la répartie et regarde sa vie et celle des autres avec une forte ironie, l’empêchant de (trop) s’apitoyer sur son sort.
La Femme de mon frère suit une héroïne parfois malheureuse et un peu pathétique. Mais, sans se moquer de son personnage principal, le film ne bascule jamais dans le drame ou le pathos. Ce qui arrive à Sophia n’est, dans le fond, pas si grave. Elle ne se met jamais dans des situations extrêmement embarrassantes ou anormalement complexes, comme dans certaines comédies américaines centrées sur un personnage féminin en difficulté (Bad Teacher, Mes meilleures amies, Obvious Child…). Sophia est simplement une jeune femme de son temps, aux difficultés ordinaires, dans lesquelles chacun peut se reconnaître. Elle souffre de ne rencontrer personne d’intéressant – ou de trouver tout le monde ou presque passablement idiot —, elle souffre de n’être plus si jeune, elle souffre de la comparaison avec d’autres filles plus jolies qu’elle, ou mieux insérées socialement (même si elle se protège par une armure de mépris). Mais elle a le soutien et l’amour de sa famille, légèrement excentrique, et n’a pas peur d’être indépendante. Comédie romantique moderne, dans la lignée de séries offrant un ton nouveau comme Fleabag, La Femme de mon frère est un portrait drôle, fin et piquant, d’une femme moderne et urbaine, quelque part entre solitude et indépendance, candeur et malice, légèreté et gravité."
avoir-alire.com - Laurent Cambon: La Femme de mon frère
"Karim et Sophia forment un couple incroyablement parfait, sauf qu’en réalité, ils ne sont pas amants, mais frère et sœur. D’emblée, s’aventurer dans une histoire qui flirte avec la menace d’un inceste à peine voilé, est risqué. Pour autant, ce premier long métrage se refuse à entrer dans la catégorie du film social. C’est une comédie à la fois légère et profonde, qui se saisit de cette relation ambiguë, pour raconter la difficulté à donner du sens à sa vie, dans une société canadienne, libérale et peu complaisante.
Le film est porté par une actrice totalement géniale, Anne-Elisabeth Bossé. Elle incarne une jeune docteure en philosophie politique, condamnée à des petits boulots, faute d’une université qui, au lieu de porter ses jeunes diplômés, règle ses comptes carriéristes. La jeune femme se perçoit comme une véritable ratée, et seul son frère semble lui donner goût à la vie. Elle succombe à une forme d’hystérie qui la fait ressembler à une Emma Bovary québécoise, en proie aux doutes quant à sa capacité à trouver une place dans la société. On rit beaucoup de ce portrait très touffu où s’expriment autant d’intelligence que de désinvolture, qui conduisent inexorablement notre héroïne à l’échec.
La femme de mon frère s’inscrit dans la tradition des films familiaux canadiens. Il y a à travers l’écriture un ton délibérément décalé. On respire le bonheur dans cette famille à moitié divorcée, à moitié militante, à moitié heureuse. Les dialogues sont tous succulents, comme souvent dans le cinéma canadien qui parvient sur nos écrans français. On ne peut pas reprocher à la réalisatrice d’avoir commis un film misogyne. Au contraire, elle se moque de tous ses personnages, sans jamais céder à la vulgarité. La douceur et la poésie finissent toujours par rattraper les personnages, qui évoluent dans une grande comédie humaine. La galerie de portraits que nous offre la cinéaste est un panorama délibérément théâtral de caractères attachants et drôles. A cela, s’ajoute un montage très serré, de la main même de la cinéaste, qui apporte au récit un rythme joyeux.
On ressort de ce film avec un sentiment sincère de bonheur. Evidemment, après une pareille œuvre, on ne peut qu’espérer le second long métrage de cette incroyable Monia Chokri, dont Xavier Dolan nous avait révélé les talents de comédienne."

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