Subrata travaille comme employé de banque à Calcutta mais peine à subvenir aux besoins de sa famille. Pour l'aider, sa femme Arati décide de trouver du travail. Elle est embauchée dans une société de matériel ménager et fait du porte-à-porte. Son patron apprécie son travail et souhaite l'augmenter. Cependant, pour une femme indienne, s'investir dans la vie professionnelle reste très mal perçu. Arati va tenter de changer les mentalités autour d'elle...

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Critique (1)

Télérama - Claude-Marie Trémois, 14/09/1983: La Grande Ville
" Non, en dépit de son titre, ce n’est pas Cal­cutta, « la grande ville », qui est le per­sonnage principal de Mahanagar. Mahana­gar est d’abord une his­toire d’amour. Et une histoire d’amour bien audacieuse puis­que les héros en sont... un mari et sa femme.
(…) Henri Micciollo (1) décrit La Grande Ville comme la succession de quatre cas de figures: 1° Le mari travaille, la femme ne travaille pas ; 2° Tous les deux travaillent ; 3° La femme travaille, le mari ne travaille pas; 4° Tous les deux sont au chômage. Et c’est vrai que ce film, apparemment néo-réaliste, ressemble à une épure.
Satyajit Ray filme avec le même amour les murs fissurés du logement et les visages secrets de ses personnages. A nous de lire la misère sur les pre­miers, la jalousie, la tendresse ou l’amour sur les seconds. A travers ce film intimiste, tourné presque entière­ment en studio, c’est toute l’Inde qui nous saute au visage et au cœur.
L’Inde secrète, pudique, où les sen­timents se devinent ; où un vieil homme ose demander pardon à sa bru d’avoir laissé croire à ses anciens élèves que son fils et elle-même le négli­geaient ; où un mari et une femme, plus forts de leur amour réciproque, partent chercher du travail, la main dans la main.
Il semble qu’il y ait un malentendu à propos de Mahanagar. A sa sortie, en 1963, le public indien l’accueillit mal, car il s’attendait à une œuvre sociale­ment engagée, dénonçant la misère, le chômage et la corruption. Tout ce que dénoncera, douze ans plus tard, L'In­termédiaire. Il n’était pas préparé à cette longue méditation sur l’amour d’un couple avec, de-ci de-là, quelques notations d’une extrême justesse, comme le racisme auquel sont en butte les Anglo-Indiens. Il serait dommage que le public français passe lui aussi à côté de ce film tout en nuances, où l’essentiel n’est jamais dit, où tout est suggéré et dont les personnages sont d’autant plus passionnants qu’ils sont plus mystérieux."
(1) Satyajit Ray, par Henri Micciollo. Edité par L’Age d'homme. 

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