"... le film suit les destins croisés d'Alex, la gueule cassée, et de Michèle, muse de misère à l'oeil poché. Alex fait tout, y compris le pire, pour conquérir Michèle, laquelle fait tout pour être digne de cet amour fou. On dirait du Goya, du Vigo, mais aussi du
Carné ou du
Coppola.
Entre culte de la pauvreté et dépense outrancière, croquis néoréaliste et conte, le film fait en permanence le grand écart, non sans multiplier les chausse-trapes (fausses joies, fausses morts, etc.). Dans le registre des morceaux de bravoure, la séquence de ski nautique entre les haies de feux d'artifice reste un must.
Lavant, qui court comme un lapin malgré un pied dans le plâtre, est formidable en acrobate, cracheur de feu, baladin. Et
Binoche ? Elle se sacrifie corps et âme pour son pygmalion de l'époque."