Eté 1939 : trois professeurs de l'Université de Harvard lancent une enquête auprès des Allemands qui ont réussi à s'exiler à travers le monde. Chacun d'eux doit écrire sa vie en Allemagne "avant et après le 30 janvier 1933".Juifs, protestants, catholiques, communistes, conservateurs, hommes et femmes de toutes convictions répondent pour ainsi dire en direct. Témoignages inestimables demeurés largement inconnus qui montrent comment, jour après jour, l'Allemagne a sombré dans la dictature.
A l'aide de nombreux films amateurs, Jérôme Prieur nous livre un récit intime et profond de l'Allemagne du Troisième Reich, porté par la voix de la grande interprète Ute Lemper.

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Critique (1)

Télérama - François Ekchajzer : Ma vie dans l'Allemagne d'Hitler
Pour donner corps à ces souvenirs vivaces d’une Allemagne pas encore engagée dans la guerre, Jérôme Prieur a choisi de puiser, plutôt que dans les films de propagande, dans les films amateurs à la conservation desquels les Allemands portent depuis longtemps une grande attention. « Les cinéastes amateurs des années 1930 ont une grande culture technique et filment souvent avec talent. Evidemment, ils ne sont pas exempts d’idéologie, mais ce qu’ils donnent à percevoir de l’air du temps est irremplaçable. A travers leurs images, on sent ce qu’était une rue en Allemagne en 1935, ce à quoi les Allemands adhèrent ou pas… Le film – surtout dans sa seconde partie – montre une Allemagne que l’on a rarement vue. » Des images choisies pour ce qu’elles montrent, mais aussi pour ce qu’elles donnent à imaginer, pour leur potentiel de rêverie. « Il faut qu’il y ait du cinéma ; faute de quoi, elles vont dans le chutier. » Loin des facilités illustratives auxquelles sacrifient un grand nombre de documentaires historiques, Ma Vie dans l’Allemagne d’Hitler joue des écarts avec une justesse qui participe grandement de la beauté du film. Associant à la Nuit de cristal une scène de chasse à laquelle participe Hermann Göring. Ou, à l’évocation du 30 janvier 1933, une cohorte de nazis presque réduits à l’état de silhouettes, défilant en tenant des flambeaux sur une espèce de lac gelé. « Pour chaque séquence, il s’agit de trouver ce qui, dans l’image, va pouvoir rimer avec le texte ; ou ce qui, dans le texte, va pouvoir rimer avec l’image », explique Jérôme Prieur qui qualifie son travail (avec la monteuse Isabelle Poudevigne) de « musical et poétique ». Car, tout autant qu’il est historique, son dernier documentaire — comme beaucoup d’autres, qui l’ont précédé – est un bel objet d’art cinématographique. 

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PAUL05 janvier 2020