
Mektoub My Love : Canto Uno
2H56Cinéma / DrameFrance
Sète, 1994. Amin, apprenti scénariste installé à Paris, retourne un été dans sa ville natale, pour retrouver famille et amis d’enfance. Accompagné de son cousin Tony et de sa meilleure amie Ophélie, Amin passe son temps entre le restaurant de spécialités tunisiennes tenu par ses parents, les bars de quartier, et la plage fréquentée par les filles en vacances. Fasciné par les nombreuses figures féminines qui l’entourent, Amin reste en retrait et contemple ces sirènes de l’été, contrairement à son cousin qui se jette dans l’ivresse des corps. Mais quand vient le temps d’aimer, seul le destin - le mektoub - peut décider.
Premier rôle : Shaïn Boumedine
Premier rôle : Ophélie Bau
Premier rôle : Salim Kechiouche
Premier rôle : Lou Luttiau
Second rôle : Alexia Chardard
Second rôle : Hafsia Herzi
Second rôle : Delinda Kechiche
Second rôle : Kamel Saadi
Second rôle : Hatika Karaoui
Second rôle : Meleinda Elasfour
Second rôle : Hamid Rahmi
Second rôle : Roméo de Lacour
Réalisation : Abdellatif Kechiche
Scénario : Abdellatif Kechiche
Scénario : Ghalia Lacroix
Producteur : Ardavan Safaee
Producteur : Jérôme Seydoux
Directeur de la photo : Marco Graziaplena
Montage : Nathanaëlle Gerbeaux
Montage : Maria Giménez Cavallo
Son : Hugo Rossi
Décors : Ann Chakraverty
- Date de sortie en salles : 21 octobre 2018
- Type de film : Long métrage
- Couleur : Couleur
- Langue : Français
- Date de production : 2017
- Pays de production : France
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Critiques (2)
Première - Frédéric Foubert: Mektoub My Love : Canto Uno
Que faire après le triomphe de "La Vie d’Adèle" ? Kechiche décide de dégraisser, se débarrasse du filtre social qui aiguillait "Adèle" ou "La Graine et le Mulet," de la rage politique qui propulsait "Vénus Noire". La société est là, bien sûr, le monde aussi, Hafsia Herzi raconte un voyage en Tunisie, on comprend qu’on ne drague pas à Sète comme à Nice, qu’on ne fait pas la fête chez les prolos comme chez les bourgeois… Mais tout est réduit à sa plus simple expression, comme dans un geste pointilliste. Les premiers plans du film suffisent à définir un monde : deux citations (l’une du Coran, l’autre de Saint-Jean) célébrant la lumière, la mobylette d’un restaurant de couscous à l’arrière-plan, un couple qui baise bruyamment. On pourrait être chez Rohmer (les vacances d’été, le marivaudage adolescent) ou chez un épigone de Pialat (la force brute, la tentation picturale). Mais les manières chamaniques de Kechiche transcendent ici toute une tradition de récit d’apprentissage à la française pour aboutir à une matière abrasive, ardente, presque délirante dans sa célébration frénétique du sexe et de la vie. L’été est chaud, les filles sont belles, le soleil écrase tout. Et le cinéma de Kechiche est à poil, sublime."
Le Monde - Mathieu Macheret: Mektoub My Love : Canto Uno
Pour son sixième long-métrage, Abdellatif Kechiche ouvre en grand les fenêtres de son cinéma et plonge dans un tourbillon de scènes dont le caractère extensif n’a d’égal que la sensation de plénitude, créant un appel d’air si intense qu’on parvient à peine à y reprendre son souffle. Sans doute peut-on voir en "Mektoub, My Love", lointainement inspiré du roman "La Blessure, la vraie", de François Bégaudeau, la quintessence du cinéma de Kechiche, tout du moins l’aboutissement d’une recherche qui avait pris jusqu’alors des formes transitoires. Le cinéaste trouve ici un terrain d’épanouissement, mais surtout une prise directe sur ce qu’il filme : la beauté des corps immergés dans la lumière d’été, les jeux de l’amour et de la séduction, tout s’organise en un cosmos humain, où le moindre détail renvoie à chaque instant à l’unité du vivant."