Soyons honnête, la critique de Clélia Godel est à considerer : tout est dit, avec justesse et balance. Entendre la langue islandaise est un bonus qui mérite un sourire (pour ceux qui y sont allés). Les plans-séquences sont par contre très peu inspirés, voir ennuyant. La caméra est posée, presque silencieuse, alors que le combat de la révolution du lait par cette coopérative laitière en création est là. On y retrouve positivement l'ambiance des fermes islandaises et des fermiers, c'est certain, mais diable cela est mal relayé dans le film. Il est évident, voir il serait banal de filmer la beauté du paysage hors le contour de la ferme, ni même les animaux sauvages, mais il manque une âme à ce film, tout comme il en manque une au film français "Au Nom de la Terre". Une vie simple, un film simple, trop simple pour atteindre le niveau de Woman at War par exemple, ni même le précédent Béliers du même réalisateur.

Dés la première magnifique image, l'ambiance est posée, comme un conte qui relaterait le combat nécessaire d'une communauté opprimée et dont la répercussion est universelle. L'histoire de cette femme volontaire et doucement révoltée donne le courage d'oser dénoncer l'oppression et la corruption qui sévit dans tous les milieux. Pas besoin de scènes de violence, d'une bande son écrasante ou de dialogues superflus, Grímur Hákonarson parvient à nous captiver avec son personnage atypique, calme, réfléchis et stoïque. Ce choix permet aussi au spectateur de laisser l'atmosphère l'imprégner pour mieux être en phase avec les émotions du personnage principal. Un rendez-vous politique subtil dans la lignée de 'Béliers' qui résonne avec notre patrimoine agricole français, et contraste avec les blockbusters qui donnent rarement à réfléchir. A voir absolument!

Une belle idée. Un format de 52 minutes aurait mieux convenu à cette histoire. On se perd souvent dans les paysages enneigés de l'hiver et austères de l'été... Mérite d'être vu