" C’est le récit d’un crime parfait avec transfert d’identité, d'après un roman de Patricia Highsmith, qui venait d’inventer le personnage de Ripley. René Clément a modifié l’intrigue selon les thèmes de son propre univers. Il a construit sa mise en scène — admirable — sur les ambiguïtés psychologiques, le jeu des situations troubles et des correspondances visuelles. Au cœur du réalisme — la vie des riches Américains dans une Italie de loisirs et de luxe —, il a montré la condition de l’homme condamné à bâtir sa propre prison. Fascinant par sa perfection formelle, ce film l’est aussi par sa dimension morale. La maîtrise du style fait remonter le mystère des êtres et des lieux traversés, les secrets baignant dans les eaux troubles de la conscience, le vertige de l’angoisse et de la mort. Alain Delon, qui n’était pas encore une grande vedette, réussît à obtenir de jouer Ripley. Il y fut — et il est resté — prodigieux."

" Par ses ambiguïtés, par la complexité des obsessions qui y sont évoquées et par la perfection d'une mise en scène toujours en situation, Plein soleil est sans doute, avec l'extraordinaire Monsieur Ripois, le film le plus attachant de son auteur. Poète de la solitude, du désespoir et de la claustration, René Clément est un des seuls grands moralistes du cinéma français."

" Un film éblouissant. On n'a jamais fait de plus belles images. Démonstration d'une autorité et d'un talent qu'on regrette d'admirer si rarement au cinéma."

" Ce qui caractérise le talent de René Clément, ce n'est pas sa connaissance quasi infaillible des ressources du cinéma, c'est cette passion secrète qui l'anime, cet orgueil, cette obstination, cette volonté d'atteindre une certaine perfection. René Clément conçoit chacun de ses films comme l'ouvrier de jadis concevait son 'chef-d'oeuvre'. Et chacun de ses films est en fait un 'chef-d'oeuvre' d'intelligence, de précision, de probité."