Une femme inconnue lit et commente les lettres qu'elle reçoit d'un ami en voyage, voix off sur des images qui vont fonctionner comme une partition musicale, avec thèmes récurrents, contrepoint...
On accompagne ainsi le voyageur dans un Japon qu'il connait bien : les fêtes de quartier, le quotidien japonais, les cultes, la télévision, les affiches, les films d'horreur, le sumo... On y évoque la permanence des choses, le sacré, la séparation entre les sexes, l'animisme...
La partie japonaise est entrecoupée par des images de Guinée-Bissau (carnaval - guerilla) et du Cap Vert (les habitants de l'île de Fogo). D'autres thèmes apparaissent sur des images d'Islande, de San Francisco - avec une belle séquence qui nous entraîne sur les lieux du tournage de Vertigo (film d'Alfred Hitchcock).
"Mon perpétuel va et vient" dit Chris Marker "n'est pas une recherche des contrastes, c'est un voyage aux deux pôles extrêmes de la survie".
"Sans soleil" est un des beaux films de Chris Marker qui a déjà exploré un genre qui a donné des oeuvres singulières et attachantes, celui du documentaire-essai (Lettres de Sibérie, La jetée, Le fond de l'air est rouge, A bientôt j'espère, ...)
"Après quelques tours du monde, seule la banalité m'intéresse encore. Je l'ai traquée pendant ce voyage avec l'acharnement d'un chasseur de primes".
Et c'est en effet l'oeil de Chris Marker qui est à l'oeuvre : qualité de son regard, de ses images, de son montage, qualité également du commentaire inséparable de l'image. Cette vision subjective, captivante, c'est aussi et surtout un portrait du cinéaste.
SANS SOLEIL trouve donc naturellement sa place dans la lignée des grands classiques diffusés dans la case Grand Format. Il pourrait être diffusé à l'occasion de l'année japonaise qui s'annonce avec l'inauguration cet automne d'une Maison du Japon à Paris.

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