Élève de Leonard Bernstein et de Herbert von Karajan, le Japonais Seiji Ozawa est l’une des dernières légendes vivantes de la direction d’orchestre. Nourri par un entretien exceptionnel, le portrait d’un maestro exigeant et pédagogue.
 
Né le 1er septembre 1935, Seiji Ozawa fut le premier Asiatique nommé à la tête d’un prestigieux orchestre occidental : le Boston Symphony Orchestra. Il y restera pendant trois décennies. L'ancien élève de Herbert von Karajan et de Leonard Bernstein a aussi créé en 1984 l'Orchestre international Saito Kinen, en hommage à Hideo Saito, son premier grand maître d'Ozawa, et dirigé, entre autres, l'Orchestre philharmonique de Berlin et l'Orchestre national de France, pays avec lequel il a noué des liens profonds. Éprouvé par une grave maladie, qu’il a vaincue, le maestro doit désormais ménager ses forces. Il a ainsi choisi de circonscrire ses activités au Japon, et de se consacrer à ses académies pour jeunes, fondées dans l’optique de "redonner du sens à l’interprétation de la musique".

Trésor national
Pendant près de deux ans, Olivier Simonnet a suivi celui qui fit véritablement connaître le répertoire occidental au Japon. Les paroles du chef, comme ses silences, révèlent son souci constant de la transmission, mais aussi la relation ambiguë qu’il entretient avec son pays. Car avant d’être élevé au rang de "trésor national vivant", Seiji Ozawa a longtemps été critiqué pour son exigence et son indocile liberté – affirmée jusque dans son look, associant baskets rouges, cheveux en bataille et casquette de base-ball.

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