Marié à Jeanne, qui ne l'aime plus, Frank Poupart vend des vêtements de porte en porte. Ce jour-là, il vient de fourguer sa dernière robe de chambre. Comble du sordide, sa cliente lui propose de le payer avec sa nièce de 16 ans, Mona, qu'elle prostitue. Ces deux paumés s'attachent l'un à l'autre. Mona pousse Frank à voler l'argent de la vieille…
 
Des Frank Poupart, on en croise dans tous les bars-tabacs de notre beau pays. On en exporte, même. Chemise pelle à tarte, clope au coin des lèvres, ils boivent des Monaco en agitant les bras. Ils parlent haut ; ils engueulent leurs femmes ; ils étouffent leurs enfants de baisers maladroits. Comme ils disent, ils sont "trop bons", et ils ajoutent "trop cons". Comme on dit, "faut pas les énerver". Sinon ? Rien. Éternels cocus, victimes désignées, méchants sans avenir, les Frank Poupart perdent toujours à la fin. Grâce à Corneau et Dewaere, ils ont désormais leur héros. On raconte que Patrick Dewaere, disparu il y a trente ans, ne s'est jamais remis de ne pas obtenir la Palme d'interprétation à Cannes pour ce rôle. En revoyant le film, on lui en donnerait largement deux, voire trois. Dewaere est entièrement le personnage, corps, moustache et âme. Il sature l'écran de sa médiocrité, sa détresse, sa grandeur de vrai rien. Tout en lui est juste – les yeux, le port de tête, la démarche, la volubilité affolée. Le ressort est tendu, la tragédie amorcée…

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