L’implacable machine de destruction nazie a emporté trois millions de Juifs en URSS. Dévoilant les preuves filmées par les Soviétiques et décryptant leur portée politique, ce documentaire bouleversant révèle une mémoire occultée.
Témoignages de l’indicible horreur de la Shoah, les images de la libération des camps se sont imprimées dans la mémoire collective. Mais qu’en est-il des trois millions de juifs qui périrent sur le sol soviétique ? Le 22 juin 1941, Hitler lance la Wehrmacht à l’assaut de l’URSS, faisant voler en éclats le pacte germano-soviétique signé en août 1939. Dès le début de l’offensive, Staline mobilise le pouvoir de l’image pour dresser la patrie contre l’envahisseur. Il dépêche sur le front des opérateurs de prises de vues tels que Roman Karmen, Otilia Reisman ou Mark Troïanovski. Armés de leurs petites caméras Eyemo, ils filment l’immense désolation des territoires foulés par l’ennemi. Amorcée à la fin de l’année 1941, la reconquête révèle l’ampleur du crime : dans le sillage de l’Armée rouge, les opérateurs découvrent les traces des exécutions de masse perpétrées par les Einsatzgruppen – ou groupes mobiles d’intervention –, avec la collaboration de nationalistes des pays baltes et d’Ukraine, contaminés par la théorie du "complot judéo-bolchevique". Pourtant, ce n’est qu’en recoupant leurs images avec celles des Allemands qu’apparaît la spécificité du génocide juif. Car rapidement, la propagande stalinienne s’emploie à gommer la judéité des victimes, à universaliser le martyre, pour fédérer le peuple dans la lutte contre le IIIe Reich.
Images exceptionnelles
"Dans les fosses, les cadavres n’ont plus de voix pour dire leur singularité." Narré par l’actrice Anna Mouglalis, ce documentaire présente des extraits des bandes tournées par les Soviétiques pendant toute la durée du conflit. Des images exceptionnelles, restées quasiment inexploitées depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, qui documentent pourtant la Shoah à l’Est. Tout en éclairant les intentions politiques qui les sous-tendent, Véronique Lagoarde-Ségot restitue, à travers ces témoignages bouleversants, un pan longtemps tombé dans l’oubli de l’extermination du peuple juif.
Témoignages de l’indicible horreur de la Shoah, les images de la libération des camps se sont imprimées dans la mémoire collective. Mais qu’en est-il des trois millions de juifs qui périrent sur le sol soviétique ? Le 22 juin 1941, Hitler lance la Wehrmacht à l’assaut de l’URSS, faisant voler en éclats le pacte germano-soviétique signé en août 1939. Dès le début de l’offensive, Staline mobilise le pouvoir de l’image pour dresser la patrie contre l’envahisseur. Il dépêche sur le front des opérateurs de prises de vues tels que Roman Karmen, Otilia Reisman ou Mark Troïanovski. Armés de leurs petites caméras Eyemo, ils filment l’immense désolation des territoires foulés par l’ennemi. Amorcée à la fin de l’année 1941, la reconquête révèle l’ampleur du crime : dans le sillage de l’Armée rouge, les opérateurs découvrent les traces des exécutions de masse perpétrées par les Einsatzgruppen – ou groupes mobiles d’intervention –, avec la collaboration de nationalistes des pays baltes et d’Ukraine, contaminés par la théorie du "complot judéo-bolchevique". Pourtant, ce n’est qu’en recoupant leurs images avec celles des Allemands qu’apparaît la spécificité du génocide juif. Car rapidement, la propagande stalinienne s’emploie à gommer la judéité des victimes, à universaliser le martyre, pour fédérer le peuple dans la lutte contre le IIIe Reich.
Images exceptionnelles
"Dans les fosses, les cadavres n’ont plus de voix pour dire leur singularité." Narré par l’actrice Anna Mouglalis, ce documentaire présente des extraits des bandes tournées par les Soviétiques pendant toute la durée du conflit. Des images exceptionnelles, restées quasiment inexploitées depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, qui documentent pourtant la Shoah à l’Est. Tout en éclairant les intentions politiques qui les sous-tendent, Véronique Lagoarde-Ségot restitue, à travers ces témoignages bouleversants, un pan longtemps tombé dans l’oubli de l’extermination du peuple juif.
Réalisation : Véronique Lagoarde-Ségot
Commentaires : Anna Mouglalis
- Couleur : Noir et blanc et couleur
- Langue : Français
- Date de production : 2015
- Pays de production : France
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