1945. La Deuxième Guerre mondiale a ravagé Léningrad. Au sein de ces ruines, deux jeunes femmes, Iya et Masha, tentent de se reconstruire et de donner un sens à leur vie. Après "Tesnota, une vie à l'étroit" le tout jeune Kantemir Balagov confirme son immense talent de metteur en scène, qu'il met au service de nouveaux portraits de femmes inoubliables.
Premier rôle : Viktoria Miroshnichenko
Second rôle : Vasilisa Perelygina
Second rôle : Timofey Glazkov
Second rôle : Andrey Bykov
Second rôle : Igor Shirokov
Second rôle : Konstantin Balakirev
Second rôle : Olga Dragunova
Second rôle : Ksenia Kutepova
Réalisation : Kantemir Balagov
Scénario : Kantemir Balagov
Scénario : Aleksandr Terekhov
Producteur : Natalia Gorina
Producteur : Sergey Melkumov
Producteur : Ellen Rodnianski
Producteur : Alexander Rodnyansky
Producteur : AR Content
Directeur de la photo : Kseniya Sereda
Montage : Igor Litoninskiy
Son : Rostislav Alimov
Musique originale : Evgueni Galperine
Décors : Sergey Ivanov
Costumes : Olga Smirnova
- Date de sortie en salles : 07 août 2019
- Type de film : Long métrage
- Couleur : Couleur
- Langue : Russe
- Date de production : 2019
- Pays de production : Russie
- Titre original : Dylda
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Critiques (2)
- Bande à part.fr - Hélène Robert: Une grande fille"Iya a des spasmes. Des moments de paralysie qui l’empêchent de respirer. Elle cherche alors son souffle. Sur ce postulat, Kantemir Balagov base le tour de force de son dernier film : nous faire ressentir le caractère asphyxiant de la vie de son héroïne.
À Leningrad, ville désolée au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, Iya n’a d’autre échappatoire à son existence d’infirmière que l’amour qu’elle porte à son fils. Mais celui-ci, très vite, lui sera retiré. Et Iya, encore et toujours, verra son souffle coupé par une amitié toxique et les devoirs que les autres lui imposent (se donner à des hommes, porter la vie, euthanasier celui qu’elle voulait sauver…).
Grande en taille mais des plus soumises, cette femme, interprétée par Viktoria Miroshnichenko, fascine. À l’instar de l’autre rôle féminin de ce long-métrage russe (sa copine Masha, formidable Vasilisa Perelygina), Iya ne se livre jamais entièrement : sauvage bien que docile ; aimante autant que froide.
Relevant aussi bien d’un travail de composition et de construction que d’une improvisation, le jeu de ce duo offre une exaltante intrigue de luttes de pouvoir. Inexorablement, les corps d’Une grande fille écartent toute forme de sérénité et de plaisir. Malgré quelques scènes de séduction, ils restent des armes, en résistance et en violence.
Tensions souterraines et scènes étirées sur le fil du rasoir : Kantemir Balagov n’accorde de répit qu’en bonheurs éphémères. Où qu’aillent Iya et Masha, l’espace les contraint et les rapetisse ; les lignes de fuite se bornent à un horizon indépassable. Ce remarquable travail de réalisation, qui a valu au film le prix de la mise en scène dans la catégorie Un Certain Regard à Cannes, maintient constamment l’intérêt d’un récit tout en lenteur.
À l’instar de Victoria (Sebastian Schipper, 2015) ou du Fils de Saul (László Nemes, 2015), Une grande fille nous emmène malgré nous dans un territoire hostile et plein d’imprévus. Une réussite."
- Marianne - Anne Dastakian: Une grande fille"Prix de la mise en scène de la section "Un certain regard" au dernier festival de Cannes, "Une grande fille", second film du très jeune cinéaste russe Kantemir Balagov, nous entraîne dans le sillage de ses deux héroïnes dans la Leningrad stalinienne de l'immédiate après guerre. Un road movie féministe empreint d'émotion et de douceur.
Inspiré par la lecture de « La guerre n’a pas un visage de femme » de Svetlana Aleksievitch (prix Nobel de littérature en 2015), qui lui a révélé le rôle des femmes pendant la seconde guerre mondiale, le jeune cinéaste russe Kantemir Balagov a choisi de situer son second film dans la Leningrad d’immédiate après guerre. « Dylda », (la perche, en russe), qui sort ce mercredi en salles sous le titre d’« Une grande fille », prix de la mise en scène de la section "Un certain regard" au dernier festival de Cannes, raconte les retrouvailles d’Iya et Macha, deux jeunes ex-soldates de l’armée rouge, et leur stratégie de survie dans la très stalinienne URSS de 1945, blessée et exsangue.
Toutes deux apparemment sans famille, nos jeunes héroïnes ne sont pas tout à fait revenues à la vie civile : elles mêmes blessées, elles travaillent comme aides-soignantes dans un hôpital militaire, maternant une ribambelle de jeunes soldats invalides de guerre. Si ceux-ci, tout comme l’ensemble du personnel soignant, paraissent éminemment bienveillants et empathiques à leur égard, Balagov suggère sans équivoque la dureté de la réalité soviétique d’alors.
Tout juste âgé de 28 ans et natif de Naltchik, la capitale de la République autonome de Kabardino-Balkarie, dans le Caucase du Nord, Balagov n’a pourtant pas connu l’URSS ni baigné dans le culte de la « ville-héroïne » de Léningrad, ravagée par le siège dévastateur que lui infligea la Wehrmacht pendant 900 jours. Ses deux héroïnes, Iya la grande blonde et Macha la petite brune, sont du reste très contemporaines, sans paraitre le moins du monde anachroniques en 1945. Féministes par fatalité, dans une société brutale dominée par les hommes, elles rêvent d’une maternité sans père, dans une sorte de décoiffante PMA avant l’heure ! Le son et les dialogues, un brin éthérés, ainsi que la lenteur du film, plongent le spectateur dans une atmosphère poétique.L’image, d’une beauté et d’une douceur infinie, a été confiée à la toute jeune Ksénia Sereda. On sent l’évidente filiation du jeune réalisateur caucasien avec son maître Alexandre Sokourov, le grand cinéaste natif de Léningrad (aujourd’hui St Petersbourg), peintre virtuose de la Venise du nord. Une filiation revendiquée : Balagov a suivi à Naltchik les cours du département de cinéma de l'université, fondé et dirigé par Alexandre Sokourov. Rien de tel que du sang caucasien pour renouveler le cinéma russe !"
vos avis (12)
Tout voir- Florian10 septembre 2025votre évaluation 4.5 sur 5Une claque poétique monumentale sur le traumatisme, la folie, l'emprise, l'amitié, l'amour et la résilience, d'une beauté plastique exceptionnelle et avec des actrices imposantes.
- MARTIN18 juillet 2024votre évaluation 5 sur 5Après "Tesnota", le nouveau chef-d'œuvre du prodige russe Kantemir Balagov ! Un film historique somptueux et captivant, qui nous plonge dans le quotidien mouvementé de 2 jeunes femmes combattantes au sortir de la seconde guerre mondiale. Une amitié parfois toxique mais toujours incassable entre les 2 héroïnes, malgré tous les drames auxquels elles sont confrontées. La mise en scène est superbe, les couleurs sont dignes d'un tableau hollandais et les actrices remarquables de justesse et de sobriété. Le réalisateur signe encore une fois d'inoubliables portraits de femmes. Un très grand film, d'une richesse rare, et qui produit une émotion intense.
- Géraldine30 octobre 2021votre évaluation 5 sur 5Fin et esthétique. Un beau film touchant, tout simplement.
- Gaetan15 juillet 2021votre évaluation 5 sur 5
- Carole06 février 2020votre évaluation 5 sur 5Film vraiment original, les deux actrices sont formidables. On imagine aisément que leur présence à l'arrière du front Russe (2ème guerre mondiale) a laissée des traumatismes définitifs, Après cette expérience commune, elles sont liées à la vie, à la mort.
- Xavier01 février 2020votre évaluation 4 sur 5il manque à ce film un petit quelque chose de je ne sais quoi pour avoir la 4è étoile, et pourtant je suis russophile - surtout quand j'entends la voix / vois les yeux de Vasilisa Perelygina. Les deux actrices ont trouvé des personnages bien particulier, uniques. Mais surtout c'est leur alliance , le couple que forment ces deux personnages qui est unique, enraciné dans ce lendemain de guerre à Léningrad comme un symbole de ce qu'il peut signifier parfois dans les moments les plus durs, un souffle d'espoir, la possibilité de vivre. La dernière scène est superbe, révélant le sens de cette relation avec virtuosité, d'un trait jaillissant de mise en scène, la vérité de ces deux femmes. Allez, 4 étoiles.
- Denis7726 janvier 2020votre évaluation 4 sur 5Très beau film, avec un style très original : lent, mais impressionnant.
- Utilisateur anonyme13 janvier 2020votre évaluation 5 sur 5
- Juliette07 janvier 2020votre évaluation 5 sur 5
- Francisco07 janvier 2020votre évaluation 5 sur 5magnifiques couleurs pour peindre l'univers sombre des années soviétiques d'après guerre. Interprétation toute en finesse d'un espoir pour reprendre pied dans la vie .
- Boris06 janvier 2020votre évaluation 4 sur 5Maitrise de la réalisation et charme sombre du cinéma russe. Très bonne interprétation mais rythme parfois très lent
- Pascal05 janvier 2020votre évaluation 5 sur 5Film d'une grande puissance et d'une fulgurante beauté