Milos Forman fait souffler sur les Liaisons dangereuses, bible du libertinage d'Ancien Régime, un vent de liberté et de fantaisie.
 
À l'instigation de sa maîtresse, la marquise de Merteuil, le vicomte de Valmont s'attache à séduire deux proies innocentes. L'une, la toute jeune Cécile de Volanges, est promise en mariage à un autre amant de la Merteuil, que celle-ci veut punir en le cocufiant avant la noce. L'autre, la belle et dévote Mme de Tourvel, est réputée imprenable, et sa conquête fait l'objet d'un pari entre les deux libertins. Mais l'amour vient troubler le jeu.

Le chagrin des libertins
Sortie quelques mois après la version de Stephen Frears, cette adaptation des Liaisons dangereuses se distingue par sa sensualité et sa fantaisie. Milos Forman s’est volontairement éloigné des personnages froids et cruels de Laclos, insufflant à ce vénéneux roman un vent de liberté et de légèreté. Ici, les libertins ne sont pas d’impitoyables calculateurs, mais des êtres blasés et malheureux. Colin Firth donne à son Valmont une humanité troublante et son charme est un poison que l’on déguste avec délectation. Quant à la marquise de Merteuil (la piquante Annette Bening), ce n’est plus un monstre, mais une intrigante superficielle et faussement enjouée. À noter, enfin, une photographie, des décors et des costumes de toute beauté, récompensés par deux César en 1990.

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