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La Présidence Trump a bouleversé les fondamentaux de la diplomatie américaine : déclinant son "America first" dans tous les domaines, Trump est sorti de grands accords internationaux (Climat / Nucléaire iranien), a remis en question des systèmes d'alliance historiques (avec les Européens, avec les alliés du Pacifique...), entretenu des relations ambigües avec Vladimir Poutine, tout en durcissant encore les tensions avec la Chine. La Présidence Biden s'est ensuite employée à restaurer les alliances traditionnelles, d'autant plus que l'invasion russe à grande échelle de l'Ukraine depuis février 2022 a fragilisé tout le flanc oriental de l'Europe et que l'attaque terroriste du Hamas contre Israël (et la violente riposte israélienne) ont contraint Washington à se remettre au centre du jeu moyen-oriental. Mais au soir du 5 novembre 2024, quelle sera la nouvelle diplomatie américaine ? De Trump à Harris, deux visions du monde ?

"Le Dessous des cartes - De Trump à Biden : quelle diplomatie américaine ?" de Frédéric Ramade (2024)

Un voyage &eacute;rudit dans les films et la vie de Michael Cimino, figure majeure et myst&eacute;rieuse du cin&eacute;ma am&eacute;ricain disparue en 2016, dont l&rsquo;&oelig;uvre &eacute;pique explore la psych&eacute; de son pays et en ressuscite avec m&eacute;lancolie le mythe f&eacute;d&eacute;rateur.

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Figure l&eacute;gendaire et &eacute;nigmatique du cin&eacute;ma, Michael Cimino a connu le firmament hollywoodien &agrave; 38 ans avec Voyage au bout de l&#39;enfer (cinq Oscars), fresque habit&eacute;e sur la guerre du Vi&ecirc;tnam qui r&eacute;v&egrave;le Meryl Streep et Christopher Walken aux c&ocirc;t&eacute;s de Robert De Niro, avant d&rsquo;&ecirc;tre rel&eacute;gu&eacute; au purgatoire deux ans plus tard avec le d&eacute;chirant La porte du paradis. Le budget pharaonique et l&#39;&eacute;chec public comme critique de cette &eacute;vocation d&rsquo;une Am&eacute;rique coupable d&rsquo;un crime originel collectif affecteront profond&eacute;ment sa carri&egrave;re. N&eacute; &agrave; New York en 1939, cet id&eacute;aliste &eacute;rudit, f&eacute;ru d&rsquo;architecture, d&eacute;bute au cin&eacute;ma en tant que sc&eacute;nariste, avant de diriger Clint Eastwood et Jeff Bridges dans son premier film remarqu&eacute;, Le canardeur, r&eacute;cit &agrave; la crois&eacute;e des genres, d&eacute;j&agrave; d&eacute;senchant&eacute; et picaresque. Comment cet inconditionnel de John Ford, t&eacute;moin m&eacute;lancolique de l&rsquo;an&eacute;antissement d&rsquo;un monde, s&#39;est-il alors retrouv&eacute; l&rsquo;exil&eacute; d&#39;une galaxie g&eacute;n&eacute;rationnelle disparate, baptis&eacute;e le Nouvel Hollywood&nbsp;? Tour &agrave; tour tax&eacute; d&rsquo;homophobe, de fasciste, de marxiste et enfin de raciste pour L&rsquo;ann&eacute;e du dragon, Cimino appartenait-il vraiment &agrave; son &eacute;poque, les ann&eacute;es 1970-1980&nbsp;? Et pourquoi l&#39;industrie du cin&eacute;ma l&#39;a-t-telle &eacute;cart&eacute; du jeu, lui-m&ecirc;me se targuant de n&rsquo;y &ecirc;tre jamais entr&eacute; ? 
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Les blessures d&rsquo;une nation 
Quelle histoire de l&#39;Am&eacute;rique raconte son cin&eacute;ma&nbsp;? &quot;La seule mani&egrave;re de comprendre mes films, avait pr&eacute;venu le r&eacute;alisateur, c&rsquo;est de prendre la route...&quot; Accompagn&eacute; par la voix fantomatique et &eacute;mouvante du cin&eacute;aste &minus; enregistr&eacute;e en 2010 au fil d&#39;entretiens avec le r&eacute;alisateur et critique Jean-Baptiste Thoret, lors d&#39;un road-trip dans l&rsquo;Ouest am&eacute;ricain et les somptueux paysages du Montana &minus;, ce beau documentaire, nourri des extraits de ses films et d&rsquo;&eacute;clairages passionn&eacute;s, de Quentin Tarantino &agrave; Oliver Stone, et dont l&rsquo;auteur signe aussi la lancinante musique originale, explore la complexit&eacute; du cin&eacute;ma &eacute;pique de Michael Cimino, disparu en 2016, comme la &quot;cartographie&quot; des blessures d&rsquo;une nation. Lesquelles ont hant&eacute; tout &agrave; la fois ce g&eacute;nie solitaire, r&eacute;tif au moindre compromis, et son &oelig;uvre, travers&eacute;e par une r&eacute;flexion hallucin&eacute;e sur l&rsquo;identit&eacute; am&eacute;ricaine, la perte et la condition humaine.

Michael Cimino, God Bless America

En 1892, Ellis Island, dans la baie de New York, devient la principale porte d&rsquo;entr&eacute;e aux &Eacute;tats-Unis pour les immigrants qui arrivent de plus en plus nombreux d&rsquo;Europe. Inaugur&eacute; en 1900, apr&egrave;s un incendie qui a ravag&eacute; les anciens b&acirc;timents, l&rsquo;immense centre aujourd&rsquo;hui transform&eacute; en mus&eacute;e va voir passer, jusqu&rsquo;&agrave; sa fermeture, quelque 12 millions de personnes. Parmi elles, l&rsquo;actrice Pola Negri ou le producteur de cin&eacute;ma Sam Goldwyn, venus de Pologne, l&rsquo;&eacute;crivain tch&egrave;que George Voskovec, le gamin sicilien Salvatore Lucania, qui deviendra le chef supr&ecirc;me de la mafia sous le nom de Lucky Luciano, l&rsquo;Irlandais William O&#39;Dwyer, futur maire de New York... Comme les autres, ils ont travers&eacute; l&#39;Atlantique pour fuir une existence mis&eacute;rable, pers&eacute;cut&eacute;e ou incertaine en Europe, vers une nouvelle Terre promise qui ne les accueille pas toujours &agrave; bras ouverts. En tirant les fils de ces quelques destin&eacute;es exemplaires, qui font &eacute;cho &agrave; d&rsquo;autres voix anonymes, ce documentaire montre combien, face aux drames europ&eacute;ens de la premi&egrave;re moiti&eacute; du XXe si&egrave;cle, l&rsquo;Am&eacute;rique fut ambivalente. Mais il explique aussi pourquoi ces parias irlandais, juifs et italiens brocard&eacute;s par les x&eacute;nophobes vont renouveler et incarner le&nbsp;&quot; r&ecirc;ve am&eacute;ricain &quot;. Des archives, souvent poignantes, tissent avec fluidit&eacute; les souvenirs des &eacute;migrants et la parole des historiens pour un voyage passionnant dans la m&eacute;moire complexe du melting-pot am&eacute;ricain.

Ellis Island, une histoire du rêve américain

Plomb&eacute; par des d&eacute;ficits publics de plus de 500 milliards de dollars et une dette internationale qui explose, tout autre pays que les Etats-Unis aurait &eacute;t&eacute; emport&eacute;, avec sa monnaie, par un ouragan financier. Pourtant la patrie de l&rsquo;oncle Sam n&rsquo;est pas &agrave; feu et &agrave; sang&nbsp;; ses dirigeants gardent leur calme et la population vaque &agrave; ses occupations. Qu&rsquo;il grimpe ou qu&rsquo;il d&eacute;gringole, c&rsquo;est toujours pour les autres que le dollar semble induire des cons&eacute;quences n&eacute;gatives.

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Ce&nbsp;&laquo; privil&egrave;ge exorbitant&nbsp;&raquo; d&rsquo;exporter ses d&eacute;ficits chez les autres est l&rsquo;effet du statut de monnaie de r&eacute;serve et de paiement international. Cette position privil&eacute;gi&eacute;e, pratiquement jamais remise en cause, s&rsquo;est construite progressivement depuis la deuxi&egrave;me guerre mondiale avec la mont&eacute;e en puissance de l&rsquo;Am&eacute;rique. En ce sens, le dollar est le symbole m&ecirc;me de l&rsquo;efficacit&eacute; &eacute;conomique des Etats-unis, de leur imp&eacute;rialisme ou de leur hyper puissance.Toute la question &eacute;tant de savoir si, aujourd&rsquo;hui, nous assistons ou non &agrave; la fin de ce cycle historique.

La fabuleuse histoire du dollar

Aux lendemains du duel Harris-Trump, le monde entier a les yeux tournés vers les États-Unis. Comme tous les quatre ans, les candidats ont invoqué le mythe américain, célébrant la liberté, l’égalité des chances et l’esprit du « self-made-man ». Des Black Panthers à Walt Disney, de l’Amérique idéalisée des films de John Ford à celle de Michael Cimino, jusqu'au "America first" de Donald Trump, retour sur les fondations de cette culture nord-américaine : une fabrique de mythes souvent bien éloignés de l’Histoire.