Figure de la Nouvelle Vague et auteur populaire, Claude Chabrol a laissé derrière lui une abondante et hétéroclite filmographie. Réalisé par sa belle-fille, un portrait intime à son image : joyeux et sagace.
 
Claude Chabrol aurait pu ne jamais voir le jour, le 24 juin 1930. Alors qu’elle est enceinte de trois mois, sa mère, intoxiquée au monoxyde de carbone dans son bain, tient tête aux médecins qui lui préconisent un avortement. D’un tempérament rêveur, qui fait craindre un retard mental à ses parents, le petit Claude débute très tôt sa carrière d’anthropologue, observant avidement la comédie bourgeoise qui se joue sous ses yeux. Pendant la Seconde Guerre mondiale, ses parents, engagés dans la Résistance, l’envoient dans le fief familial creusois, à Sardent, en zone libre, où la vie s’écoule paisiblement. Entre joyeuse camaraderie et amourettes adolescentes, il découvre la littérature (notamment "Madame Bovary", qu’il portera à l’écran en 1991) et les feuilletons radiophoniques écrits par Simenon, dont il adoptera la devise : comprendre et ne pas juger. Dans le Paris de l’après-guerre, le jeune homme, peu disposé à suivre la voie paternelle, sèche les cours de pharmacie pour s’abreuver de films à la Cinémathèque française. Il assouvira sa passion cinéphilique quelques années plus tard, grâce au soutien amoureux et financier d’Agnès, sa première femme. Après avoir produit, en 1956, "Le coup du berger" de Jacques Rivette, court métrage inaugural de la Nouvelle Vague, Claude Chabrol offre à l’onde révolutionnaire son premier long, "Le beau Serge", tourné à Sardent. S’ensuivront, jusqu'à sa mort en 2010, 57 films étalés sur un demi-siècle, fabriqués dans une ambiance d’allégresse et de complicité avec le concours de sa fidèle tribu : scénaristes, techniciens, acteurs, auxquels se mêlent les femmes de sa vie (Stéphane Audran, sa muse ; Aurore, sa scripte) et ses enfants, dont Cécile, la fille d'Aurore, que Chabrol a adoptée et qui réalise ce portrait.

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