Frederick Wiseman plante sa caméra aux urgences du Metropolitan Hospital. S'y retrouvent des New-Yorkais sans distinction de classe ou de couleur. Le quatrième film du réalisateur a reçu deux Emmy Awards en 1970 (Meilleur documentaire, Meilleur réalisateur).

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Critique (1)

Libération - Sophie Rostain: Hospital
Cela s'ouvre sur un homme, les bras en croix sur une table d'opération. Cela se ferme sur un office religieux auquel assistent les malades et les soignants du Metropolitan Hospital de New York. Cela s'appelle Hospital et s'avère plutôt déconseillé aux fans de la série Urgences.
Il est ici question de corps, pas d'images. Des corps impressionnés sur la pellicule noir et blanc par Frederick Wiseman, immense analyste et pourfendeur des institutions américaines. New York, 1970. La fin du siècle s'annonce. Après les corps enchaînés de la prison (Titicut Folies, son premier documentaire), les corps dressés des grandes écoles (High School), les corps encadrés par la Loi (Law and Order), Frederick Wiseman a planté sa caméra aux urgences d'un hôpital. Qu'advient-il aux corps qu'un incident amène ici, le plus souvent allongés ? (...)
Face à ces corps, une question débarque : où est la caméra ? D'accord, Wiseman travaille en équipe réduite, accumule des centaines d'heures de rushes qu'il travaille ensuite à froid sur la table de montage, mais comment fait-il pour que son film ne recèle pas le moindre centilitre de voyeurisme ? Dans Wiseman USA, documentaire qui lui est consacré par Michel Gayraud, il livre une partie de la réponse : «J'ai une approche romanesque plutôt que pamphlétaire ou didactique. (...) Je mélange le documentaire, les sciences et la fiction.» Autrement dit, il est l'un des rares qui ne se laisse pas prendre au piège de la réalité.

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Guénolé26 avril 2023