C'est beau et sublime, triste et contemplatif comme une soirée d'été qui n'en finit pas et qui oscille entre la frénésie de vivre et le désir ardent de mourir car plus rien n'a de sens. Joachim Trier a une grâce particulière pour rendre les éclats de ces moments de vie et Anders Danielsen Lie la porte avec tout le tragique voulu.

Les dérives de l'être sont une porte entreouverte vers l'appel du large, à savoir la décision du sens donné à sa propre vie, et donc à sa propre fin, indigne de voir dans les méandres de nos sociétés du jour une phase d'appropriation du bonheur et du demain, par tout ses récits et ses travers, ses liens familiaux, qui font de vous une bouée sans âme, celle qui flotte dans la piscine d'oslo au gré des remous des autres, ignoré jusqu'à la fermeture et la vidange du bassin, la vidange de la vie, le départ...le voilà, enfin. Joachim Trier trouve déjà dans ses futurs films une percée de regard donnant à ses personnages centraux la force d'être suivi, presque caméra à l'épaule. Toutefois, le film, au-délà de blabla bien pauvres et de désirs charnels, avant le grand saut, ne nous donne rien à savourer...rien de plus que son abime.

Touchant

Un beau film tout en nuances et subtilités