Contrairement à ce qu'il pourrait sembler, mais il faut tenir un minimum la distance pour s'en rendre compte, ce film a une portée philosophique non négligeable.
Le personnage agit de façon intrigante, peu compréhensible, apparemment irrationnelle, et le mobile de son action, ou de son non action, ne se révèle que dans les dernières minutes du film. Ce mobile est assez profond et grave, ce à quoi j'ai été sensible, parce que à ce moment de ma propre vie, je me posais moi-même quelques questions sur l'attitude que j'adopterais face à certaines situations, disons, critiques, vitales, auxquelles j'étais personnellement et directement mêlé. Le réalisateur propose une réponse à une situation pour le moins complexe. Cette réponse m'a semblé de celles qui peuvent être raisonnablement envisagées, et probablement moins erronées que les positions plus "logiques", plus "habituelles", celle que des milliers d'entre nous adoptent dans une situations similaire, et qui les entraînent, ainsi que leurs proches, dans des méandres assez peu satisfaisants. Cette réponse que suggère Michel Franco est effectivement une réponse dans une situation très difficile qui peut amener à l'individu plus de satisfaction dans un moment de la vie très difficile, et surtout parce que ce moment fait partie des derniers, et que ce sont ceux-là qu'il faut le moins possible gâcher.
Le film est très mal caractérisé par les mots-clé "argent", "Amérique du Nord". Ça pourrait être des gens riches, ça pourrait être des gens pauvres, ça pourrait être n'importe où. Les mots-clé qui me sembleraient appropriés seraient "Fin de vie", "Maladie", "Secret", "Fuite", par exemple.
Si vous avez lu ces mots, j'espère que vous verrez ce film et qu'il vous apportera quelque chose.