Menée pendant deux ans à travers cinq pays, cette enquête inédite démontre que les violences sexuelles dans le sport ne relèvent pas de dérapages ponctuels, mais des sidérantes dérives de tout un système.
 
Elle a mis le feu aux poudres. En France, le témoignage de l’ancienne patineuse Sarah Abitbol, violée par son entraîneur alors qu’elle était mineure, a libéré la parole pour des centaines d’athlètes. Depuis, les révélations d'agressions sexuelles se multiplient dans le pays, en parallèle d’un phénomène devenu mondial. Chaque semaine ou presque, de nouvelles affaires font la une des médias aux États-Unis, en Angleterre, en Espagne, en Allemagne, au Brésil ou en Corée du Sud. Car le sport – amateur ou professionnel, collectif ou individuel – accumule les facteurs qui facilitent les abus sur les mineurs : soumission à l’autorité, culture de l’endurance et de la souffrance, surreprésentation masculine, culte du corps, emprise psychologique, éloignement des parents, rêve de gloire et de fortune, enjeux financiers… Aujourd’hui, toutes les études concordent : fille ou garçon, un sportif sur sept subirait des agressions sexuelles ou des viols avant ses 18 ans. 

Failles et silences  
Le footballeur star de Manchester City Paul Stewart (dont les parents acceptaient que l’entraîneur dorme chez eux), la gymnaste espagnole Gloria Viseras (qui s’est tue pendant trente-six ans), deux jeunes Françaises abusées par la star du motocross Michel Mérel, aujourd’hui en prison... En s'appuyant sur de nombreux témoignages, ce documentaire détaille la diversité des crimes commis dans un milieu où la loi du silence commence à se briser. Mais au-delà des cas individuels, l'auteur-réalisateur Pierre-Emmanuel Luneau-Daurignac, qui fut l'un des premiers il y a dix ans à alerter sur l’ampleur du phénomène, pointe la responsabilité des systèmes qui ferment les yeux sur les exactions ou les camouflent. Puissance accrue des fédérations, comme aux États-Unis, où la USA Swimming a mis au point une stratégie sophistiquée d’étouffement des affaires et de lobbying politique pour protéger ses intérêts financiers, impuissance de l’État français et complaisance de certains fonctionnaires du ministère des Sports, insignifiance du Comité international olympique... : les institutions portent une lourde part de responsabilité. Sans sensationnalisme, ce film met au jour, l’un après l’autre, les mécanismes qui favorisent les dérives dans un milieu qui a toujours refusé d’ouvrir les yeux sur la réalité.  

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