Le Monde - Jacques Mandelbaum: Leviathan (Andrei Zvyagintsev)
" Voici belle lurette que l'horizon cinématographique russe, obscurci par la libéralisation du marché, s'est désespérément rétréci pour les cinéphiles. De loin en loin, quelques vrais artistes continuent pourtant de faire signe. Andreï Zviaguintsev est de ceux-là. Agé de 50 ans, il donne avec Léviathan, son quatrième long-métrage, situé au diapason de ceux qui l'ont précédé, dans la haute tradition nationale et dostoïevskienne de l'homme confronté au Mal. Le titre du film est à cet égard bien choisi, qui fusionne la puissance brutale des passions mauvaises (le Léviathan de la Bible) et la force légale de l'Etat qui est censé nous en prémunir (selon la théorie et l'ouvrage ainsi nommé du philosophe anglais Thomas Hobbes). L'un et l'autre, en vérité, se confondent et se secondent dans ce film, poussé au noir – ce n'est rien de le dire –, de Zviaguintsev."
" Voici belle lurette que l'horizon cinématographique russe, obscurci par la libéralisation du marché, s'est désespérément rétréci pour les cinéphiles. De loin en loin, quelques vrais artistes continuent pourtant de faire signe. Andreï Zviaguintsev est de ceux-là. Agé de 50 ans, il donne avec Léviathan, son quatrième long-métrage, situé au diapason de ceux qui l'ont précédé, dans la haute tradition nationale et dostoïevskienne de l'homme confronté au Mal. Le titre du film est à cet égard bien choisi, qui fusionne la puissance brutale des passions mauvaises (le Léviathan de la Bible) et la force légale de l'Etat qui est censé nous en prémunir (selon la théorie et l'ouvrage ainsi nommé du philosophe anglais Thomas Hobbes). L'un et l'autre, en vérité, se confondent et se secondent dans ce film, poussé au noir – ce n'est rien de le dire –, de Zviaguintsev."