Albert Dupontel
Premier rôleBiographie
Albert Dupontel se forme à la scène dans les années 1980. Il passe deux ans à l'école de Chaillot sous la houlette d'Antoine Vitez et fait un bref passage chez Ariane Mnouchkine. En 1990, de Sales histoires en Sales spectacles, son humour noir s’aiguise dans des sketchs cultes pour la télévision et le théâtre. Sur grand écran, il joue pour des réalisateurs tels Audiard, Blier, Noé ou Kervern-Delépine – ainsi que dans ses propres films. Son premier long, Bernie (1996) est un OFNI (objet filmique non identifié) salué par Terry Jones et Terry Gilliam, hérauts du non-sens britannique. Héritant du comique humaniste de Chaplin et Renoir, ses films s'attachent aux personnages en marge : des gueules cassées d’Au-revoir là-haut (récompensé par deux César en 2018) aux « cassos » contemporains (de l'artiste en panne du Créateur au criminel de 9 mois ferme, jusqu’au bibliothécaire suicidaire d’Adieu les cons).
Il débute par des « Histoires brèves » sur Canal+, où l’on découvre à la fois sa gouaille et son humour féroce et décalé. Puis, un one man show grinçant l’impose comme « cas très intéressant de déviance humoristique caractérisée » (sic Télérama). Il devient cinéaste après avoir exercé les métiers de scénariste et d’acteur, tout en conservant son originalité, toujours un peu en marge des coteries du showbiz. Fasciné par le chaos et l'absurde, il a l’art d'accumuler situations burlesques et dialogues bizarres dans des comédies dont les ressorts sont quasiment ceux de descentes aux enfers. Il peut flirter avec l’autobiographie (le héros du Créateur est un auteur dramatique plongé dans un cauchemar suite à une panne totale d'inspiration) et excelle dans le pamphlet social corrosif et déjanté (Enfermés dehors dénonce l’indifférence des autorités face aux sans-abris avec ses gags dignes de Chaplin, Buster Keaton et même Tex Avery !). A coup sûr, un de nos auteurs les plus singuliers. Qui plus est, un acteur aux possibilités multiples insoupçonnables, passant du délirant Bernie (sa première réalisation) à l'humanité débordante du docteur Sachs dans le film de Michel Deville La Maladie de Sachs, alors qu'on le trouve grave et puissant dans un film "d'action" comme Le Convoyeur et tout aussi sensible en pianiste tourmenté dans Fauteuils d'orchestre. Acteur, ou réalisateur, Dupontel aime faire surgir l'inattendu.