Réalisation

Scénario

Olivier Nicklaus

Né à Tunis, Azzedine Alaïa a su comme personne mettre en valeur le corps des femmes. Portrait d’un créateur emblématique des années 1980, doublé d’un orfèvre de la couture. &nbsp;Petite silhouette vêtue de noir s’affairant autour d’immenses top models, Azzedine Alaïa aimait à se dissimuler derrière le corps des femmes, qu’il a habillées toute sa vie avec passion. Né à Tunis en 1935, il s’initie à la couture en regardant ses tantes broder et sous l’influence de Mme Pineau, la sage-femme qui l’a mis au monde, par ailleurs grande lectrice de Vogue. C’est elle qui l’inscrit aux Beaux-Arts de Tunis. Arrivé à Paris en 1956, il habille une comtesse en échange d’une chambre et rencontre le peintre Christoph von Weyhe, l’amour de sa vie. Le jeune homme se fait un nom et la main en taillant des tenues chics pour Louise de Vilmorin, Arletty, adepte d’élégants justaucorps dégageant le cou (détail qu’il reprendra plus tard) ou Greta Garbo, qui réclame un pardessus… "Travailler pour des clientes privées, c’est la meilleure école, car elles sont très exigeantes", commente l’ex-mannequin Farida Khelfa, qui fut l’égérie et l’amie d’Alaïa. Pour faire bonne mesure, celui-ci habille aussi les filles du Crazy Horse. Alors que Charles Jourdan lui refuse une collection (trop d’érotisme !), il s’envole pour New York. L’Amérique porte aux nues ses robes à zip, vestes en cuir ou blouses maillots so sexy, bientôt suivie par la France. À contre-courant de la mode d’alors, plutôt ample, Azzedine compose une silhouette souple et galbée, captant, à sa façon raffinée, l’esprit fitness des eighties. S’emparant du lycra, il célèbre les courbes du corps, qu’il modèle en sculpteur. Les grands mannequins défilent gratuitement pour récupérer ses vêtements aux coupes parfaites. Gouaille timide&nbsp; Nourri des éclairages d’un historien de la mode, de ses proches et de ses collaborateurs, qu'illustrent de très riches et émouvantes archives de ce créateur à la gouaille timide, disparu en novembre 2017, ce film retrace une carrière composée de deux périodes fastes et&nbsp;entrecoupée d’une traversée du désert : l’une en génial créateur des années 1980, l’autre en maître absolu de la couture après 2000.

Azzedine Alaïa, un couturier français

Les accusations pleuvent sur le monde de la mode&nbsp;: &eacute;cocide, surproduction, gaspillage, racisme&hellip; Comment r&eacute;inventer un syst&egrave;me particuli&egrave;rement amoral ?

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Le 29 septembre 2020, le collectif europ&eacute;en Extinction Rebellion pirate le m&eacute;diatique d&eacute;fil&eacute; de Dior, se jouant des services de&nbsp;s&eacute;curit&eacute; pour arpenter le podium, une banderole &quot;We are all fashion victims&quot;&nbsp;en&nbsp;main. Une mani&egrave;re de sonner le glas d&rsquo;une industrie frivole, d&eacute;pensi&egrave;re et insouciante, &agrave; l&rsquo;aune des diff&eacute;rentes crises qui d&eacute;ferlent sur la plan&egrave;te. Le r&eacute;quisitoire est br&ucirc;lant&nbsp;: le Covid-19 et son impact &eacute;conomique a port&eacute; le dernier coup de boutoir &agrave; ce monde ferm&eacute;, r&eacute;gi par l&rsquo;argent et c&eacute;l&eacute;brant le caprice. Qui peut, aujourd&rsquo;hui, soutenir une maison de couture (Chanel) qui faisait venir en 2010 de gigantesques blocs de glace depuis la Su&egrave;de pour servir de d&eacute;cor &agrave; son d&eacute;fil&eacute; ? 
 
&quot;Buy less&quot; 
Selon Extinction Rebellion, l&rsquo;industrie textile est responsable de 20 % des eaux us&eacute;es mondiales, 10 % des &eacute;missions carbone&nbsp;dues aux transports et 22,5 % des pesticides &eacute;pandus, principalement sur les champs de coton. Le monde ferm&eacute; de la mode dispara&icirc;tra-t-il un jour, enterr&eacute; par les crises &agrave; venir, ou bien en profitera-t-il pour se r&eacute;inventer&nbsp;? Sp&eacute;cialistes, opposants et critiques (dont la journaliste du New York Times Vanessa Friedman, la porte-parole d&rsquo;Extinction Rebellion Bel Jacobs, le philosophe Benjamin Simmenauer et le critique et militant pour la repr&eacute;sentation de la diversit&eacute; dans la mode Pierre-Alexandre M&rsquo;Pel&eacute;) d&eacute;cortiquent avec acuit&eacute; les r&eacute;centes charges port&eacute;es contre l&rsquo;industrie, forc&eacute;e &agrave; revoir un logiciel qui n&rsquo;avait jusqu&rsquo;ici que tr&egrave;s peu &eacute;volu&eacute;. Si Apocalypse mode passe en revue les diff&eacute;rentes solutions pour une mode plus &eacute;coresponsable et pr&eacute;sente ses grandes figures activistes, dont Vivienne Westwood et son slogan &quot;Buy less, choose well, make it last&quot;, le documentaire, sans laisser de c&ocirc;t&eacute; son ton ludique et humoristique, n&rsquo;oublie pas de r&eacute;pondre &agrave; une question trop peu pos&eacute;e&nbsp;: puisque la crise de son mod&egrave;le dure depuis plus de dix ans, pourquoi le monde de la mode met-il tant de temps &agrave; agir en cons&eacute;quence ?

Apocalypse Mode

Une d&eacute;cennie plus tard vint Twiggy, la &quot;brindille&quot; du Swinging London, et il n&#39;y eut plus que des stars. Dans un kal&eacute;idoscope d&#39;archives et d&#39;entretiens (Marisa Berenson, In&egrave;s de La Fressange, Carla Bruni-Sarkozy, Audrey Marnay, le photographe Peter Lindbergh&hellip;), d&#39;extravagances textiles et de beaut&eacute;s renversantes, Olivier Nicklaus fait d&eacute;filer soixante ans de mannequinat et de mode. Des premi&egrave;res revendications syndicales exprim&eacute;es sous de Gaulle &agrave; la formule devenue fameuse de la &quot;supermodel&quot; Linda Evangelista (&quot;Je ne mets pas un pied hors de mon lit &agrave; moins de 10 000 dollars par jour&quot;), des fac&eacute;ties grunge de l&#39;ado Kate Moss &agrave; sa renaissance en ph&eacute;nix mutique r&eacute;gnant sur les podiums, en passant par les ing&eacute;nieux selfies post&eacute;s par Cara Delevingne sur les r&eacute;seaux sociaux, ce tableau chronologique men&eacute; tambour battant raconte en creux l&#39;histoire d&#39;une prise de pouvoir progressive des top-models&hellip;Jusqu&#39;&agrave; ces derni&egrave;res ann&eacute;es, puisqu&rsquo;aux fortes personnalit&eacute;s qui font le sel de ce documentaire, les grandes maisons pr&eacute;f&egrave;reraient d&eacute;sormais des silhouettes interchangeables, presque anonymes.

Pop Models

Splendeurs et mis&egrave;res de la mode des ann&eacute;es 1980 &agrave; nos jours. Produite par Mademoiselle Agn&egrave;s et con&ccedil;ue par Olivier Nicklaus, cette s&eacute;rie &eacute;bouriffante en trois volets plonge dans trois d&eacute;cennies, de l&rsquo;h&eacute;donisme des eighties jusqu&rsquo;&agrave; la mondialisation orchestr&eacute;e par les groupes de luxe dans les ann&eacute;es 2000.

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&Eacute;pisode 1 : Golden Eighties

&Eacute;pisode 2 : Antifashion

&Eacute;pisode 3 : Go Global

Olivier Nicklaus

Filmographie (4)