Olivier Py

Il a écrit une quinzaine de pièces, dont certaines durent plus de dix heures et n’a réalisé qu’un seul film (Les Yeux fermés). Mais il y a mis toute sa fougue et sa fringale d’absolu. Citoyen engagé, revendiquant son catholicisme et son homosexualité, son oeuvre porte sa marque de poète mystique au physique d’adolescent, volontiers outrancier et provocateur. Pour lui aucun sujet n’est tabou. S’il est épris de métaphysique, il y mêle volontiers le sacré et l’impur.

Le cinéma - qu’il envisage comme le théâtre « très proche du fait religieux » - devient lieu de la communion humaine. Il s’agit d’y défier la tiédeur, d’y exalter le verbe et la fièvre d’être au monde, inventer une autre manière de représenter l’humain. Parce que « l’homme est beaucoup plus grand et plus fou que ce que l’on voit de lui ». Quitte à fixer en face le mal et même le diable « qui n’enlèvent rien à la beauté du monde ».

Il ajoute : « Plus on est dans l’obscurité, plus on voit la lumière ». Un tel programme ne va pas sans un soupçon d’insolence gratuite et d’humour potache. Olivier Py est néanmoins devenu un des acteurs essentiels de la création contemporaine.