Il aura fallu vingt années et un centimètre pour voir tomber le record du monde du perchiste Sergueï Bubka. Après avoir repoussé à l’infini les limites du corps humain, la faible marge de progression des sportifs de haut niveau se loge désormais dans leurs cerveaux, dont les neurosciences dévoilent peu à peu les spécificités. En répétant les mêmes mouvements jusqu’à l’épuisement, les athlètes transforment des actions complexes en réflexes. Une étude britannique a ainsi montré que les ceintures noires de karaté réalisent le geste parfait grâce à des circuits neuronaux simplifiés et des connexions réduites. De même, une équipe française a prouvé qu’un champion tel que l’haltérophile Vencelas Dabaya déploie des capacités de concentration supérieures à celles d’un amateur.
 
La découverte des neurones miroirs
La visualisation d’une action produit le même effet ou presque sur le cerveau que sa réalisation – ouvre par ailleurs de nouveaux horizons en matière de rééducation et explique comment les meilleurs compétiteurs parviennent à anticiper les gestes de leurs adversaires et à s’y adapter. Conséquence : des centres de formation, comme celui de l’Olympique lyonnais, imposent désormais un entraînement cognitif à leurs jeunes pousses tandis qu’à Londres la firme pharmaceutique GSK tente de façonner le sportif parfait. Nouvelle ère De Paris à Londres en passant par Montréal, Benoît Laborde explore les dernières avancées neuroscientifiques sur le terrain sportif. Étayé par des interviews de chercheurs et de champions (Jean Galfione, Jean-Alain Boumsong, Scarlett Gabrielli…), un état des lieux pédagogique passionnant qui interroge l’avenir du sport de haut niveau, à l’aube d’une nouvelle ère riche en promesses, mais aussi en potentielles dérives.

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