Asylum

" Suivez le guide, mais ne le quittez pas des yeux, si vous ne voulez pas que vos yeux vous quittent, que votre raison chavire, que votre cœur ait la danse de Saint Guy. Suivez le guide, la visite n'est pas banale. Et n'oubliez pas de déposer dans le vestibule tous bagages bourrés de logique et de scepticisme. Ces histoires tirées d'un récit de Robert Bloch (le scénariste de Psychose) n'ont rien de l’énigme policière.
C'est un film à sketches fous, construit sur une histoire non moins folle. Le tout admirablement brodé par l'œil magique et délirant de Roy Ward Baker. Des fous (mais le sont-ils ?) content chacun leur histoire, le fantastique et l'horreur, l’atroce et le macabre se côtoient et s'épousent avant de mourir sur les conclusions les plus invraisemblables. C'est le triomphe du doute, le couronnement de l'ambiguïté. Est-ce que chaque patient a réellement vécu l’histoire qu'il raconte ou n’est-il que la victime de ses sombres délires? Est-il fou, ou ne l'est-il pas ? Et nous ? Le sommes-nous pour le croire ou ne pas le croire ? L’esprit est ici, tel un bateau sans équipage au gré du flux et du reflux, soumis à l’imagination et aux phantasmes."

" Sortons un peu du cinéma "à la mode". Il faut voir Asylum (...).
Roy Ward Baker brise les arti­fices du film à sketches par l'unité parfaite de sa mise en scène, par le ton toujours égal du récit. Il rend l’inquiétude et l’horreur réelles, en supprimant toute frontière entre le normal et l'anormai. Dans les plus épou­vantables situations, il fait jouer ses acteurs sans effets (Char­lotte Rampling en schizophrène).
(...) Asylum (primé à la Convention du film fantastique) est un chef-d'œuvre."