
Autour de la maison rose
1H32Cinéma / DrameLiban
Dans un quartier populaire de Beyrouth est un vieux palais qu'on appelle la maison rose. C'est là que se sont réfugiées pendant la guerre, deux familles, les Nawfal et les Adaimi. Aujourd'hui, les immeubles criblés d'obus cèdent progressivement la place à de vastes projets immobiliers. Le palais est voué à la démolition, mais ceci divise peu a peu les habitants du quartier en deux clans. D'un côté, les commerçants, partisans du développement économique et de l'autre les familles et leurs alliés, qui se sentent rejetés.
Premier rôle : Joseph Bou Nassar
Premier rôle : Hanane Abboud
Premier rôle : Mireille Safa
Premier rôle : Fadi Abi Samra
Premier rôle : Maurice Maalouf
Premier rôle : Zeina Saab de Melero
Réalisation : Joana Hadjithomas
Réalisation : Khalil Joreige
Scénario : Joana Hadjithomas
Scénario : Khalil Joreige
Producteur : Anne-Cécile Berthomeau
Producteur : Edouard Mauriat
Producteur : Mille et Une Productions
Producteur : Les ateliers du Cinéma Québécois
Directeur de la photo : Pierre David
Montage : Tina Baz Le Gal
Son : Ludovic Hénault
Musique originale : Robert Lepage
Décors : Frédéric Bénard
- Date de sortie en salles : 15 décembre 1999
- Type de film : Long métrage
- Couleur : Couleur
- Langue : Français
- Date de production : 1999
- Pays de production : Canada
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Critiques (2)
Libération - Philippe Azoury: Autour de la maison rose
"Un travail critique sur un pays-village reconstruisant sur des fondations nauséabondes (...) une cité toujours divisée en clans, cachant sous un optimisme de circonstance et un art de la rhétorique non «sensique» une incapacité à la réconciliation."
Zoo - Erwan Jegouzo: Autour de la maison rose
Beyrouth, aujourd’hui. Aux armes ont succédé les engins de chantier et les projets de reconstruction d’un pays. Mais la mémoire ne se refonde pas, elle se conserve. Rare et beau film libanais, Autour de la Maison Rose démontre avec évidence le dilemme devant lequel se retrouve le Liban aujourd’hui : que faire d’un patrimoine exceptionnel mais en ruines quand il est nécessaire de refonder tout un pays en le reconstruisant sur ce passé à l’identité fissurée ? La seule réponse qu’apporte le film tient dans l’indéfinissable description que l’on peut faire de la mémoire.
Chaque personnage de ce quartier où est menacé de démolition cette maison rose, vestige des fastueuses années d’avant-guerre, apporte une définition possible. Qu’il soit un réfugié du Sud Liban squattant cette maison sur le point de s’écrouler depuis dix ans ou bien l’un de ses fils, un jeune homme qui n’a connu que la guerre et qui écrit son histoire en épinglant sur un mur de la maison tous les impacts de balles, perdues ou non. Us composent ainsi librement la carte géo-illogique d’un improbable pays qui est à l’image de leur ville, un chantier à ciel ouvert, sans dedans ni dehors.
Ce qui divise et relie tous ces personnages, c’est ce projet de centre commercial à la place de la maison rose. Le légitime propriétaire vient leur annoncer qu’ils ont huit jours pour quitter les lieux et qu’il est prêt à grossir la prime au relogement que leur offre l’Etat. Ils hésitent, refusent, pétitionnent, se fâchent et se réconcilient avec leurs voisins de la ruine d’en face, favorables, eux, au progrès économique dans la mesure où il ne vient pas menacer leur toit.
Filmant très simplement et avec beaucoup d’humour ces querelles de clochers à la libanaise, les auteurs laissent affleurer à l’écran une énorme densité narrative de détails parlants, comme les différences religieuses qui séparent toujours, la télévision et ses omniprésentes publicités sur l’accès à la propriété, les classes sociales, le système des milices, l’argent roi qui n’empêche pas l’amour de naître, etc.
Re-construire, re-fonder, se re-mémorer, relier, réagir... Finalement, c’est peut-être au Liban qu’il faut aller chercher la véritable signification du dernier slogan du Club Med : «Être Re-...»
Chaque personnage de ce quartier où est menacé de démolition cette maison rose, vestige des fastueuses années d’avant-guerre, apporte une définition possible. Qu’il soit un réfugié du Sud Liban squattant cette maison sur le point de s’écrouler depuis dix ans ou bien l’un de ses fils, un jeune homme qui n’a connu que la guerre et qui écrit son histoire en épinglant sur un mur de la maison tous les impacts de balles, perdues ou non. Us composent ainsi librement la carte géo-illogique d’un improbable pays qui est à l’image de leur ville, un chantier à ciel ouvert, sans dedans ni dehors.
Ce qui divise et relie tous ces personnages, c’est ce projet de centre commercial à la place de la maison rose. Le légitime propriétaire vient leur annoncer qu’ils ont huit jours pour quitter les lieux et qu’il est prêt à grossir la prime au relogement que leur offre l’Etat. Ils hésitent, refusent, pétitionnent, se fâchent et se réconcilient avec leurs voisins de la ruine d’en face, favorables, eux, au progrès économique dans la mesure où il ne vient pas menacer leur toit.
Filmant très simplement et avec beaucoup d’humour ces querelles de clochers à la libanaise, les auteurs laissent affleurer à l’écran une énorme densité narrative de détails parlants, comme les différences religieuses qui séparent toujours, la télévision et ses omniprésentes publicités sur l’accès à la propriété, les classes sociales, le système des milices, l’argent roi qui n’empêche pas l’amour de naître, etc.
Re-construire, re-fonder, se re-mémorer, relier, réagir... Finalement, c’est peut-être au Liban qu’il faut aller chercher la véritable signification du dernier slogan du Club Med : «Être Re-...»