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Chant d'hiver

De Otar Iosseliani (2015)
votre évaluation 2 sur 5
2/5
1 note
1H57Cinéma / ComédieFrance
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Certaines ressemblances sont troublantes. Ainsi celle de ce vicomte guillotiné, pipe au bec, pendant la terreur, avec un aumônier militaire au torse tatoué comme celui d'un truand et baptisant à la chaîne des militaires, pilleurs et violeurs... Presque tous les personnages du film se croisent dans cet immeuble, sauf bien sûr les sans-abri que les flics transbahutent d'un lieu à l'autre sans ménagement. Et pourtant au milieu de tout ce chaos, il y a des espaces de rêve, des histoires d'amour, de solides amitiés qui peut-être nous permettent d'espérer que demain sera mieux qu'aujourd'hui.

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Critiques (2)

Les Inrockuptibles - Jean-Baptiste Morain: Chant d'hiver
" Pour être honnêtes, nous ne savons pas trop bien où le cinéaste parisiano-géorgien veut nous mener, mais nous nous en moquons un peu, tout à la vision de ce petit théâtre de rue sans queue ni tête mais qui offre tant de plaisirs.
(...) Son cinéma est à la fois apaisant (on ne s’en plaindra pas), plaisant et inquiet. Il y est question d’héritages, de fêtes dans des châteaux, de SDF (Pierre Etaix, toujours remarquable chez Iosseliani), de bitures à la vodka, de gens qui collectionnent des crânes, et d’autres qui essaient, à partir de ces têtes de mort, de reconstituer le visage du défunt.
(...) C’est réjouissant, libératoire, peinard, démocratique (le plan général, c’est la démocratie), aristocratique (dandyesque). Les gestes (éventuellement d’amour) y ont plus d’importance que les mots (la plupart du temps inaudibles, comme chez Tati).
Bref, le cinéma de Iosseliani ne change pas mais on y prend toujours autant de plaisir un brin mélancolique. Sa nonchalance est sa gravité."
Télérama - Pierre Murat: Chant d'hiver
" Plus Iosseliani — que tous les cinéphiles appellent tendrement Otar — vieillit, plus ses films rajeunissent, s'allègent, décollent vers un surréalisme enjoué. C'est en philosophe funambule qu'il décrit, une fois encore, ce Paris qu'il avait découvert, en Géorgie, dans les films de son maître, René Clair, et qu'il a recréé, irréaliste et magique, dès son premier film français, Les Favoris de la lune, en 1984.
(...) Tout se mêle, chez Otar, tout le temps — les intrigues, les personnages, les époques. Mais c'est un seul et même but qu'il poursuit de film en film : rendre tolérable l'atroce loufoquerie du monde. Chant d'hiver emprunte son titre à une chanson géorgienne : « C'est l'hiver, ça va mal, les fleurs sont fanées, mais rien ne nous empêche de chanter. » C'est la morale de ce film léger et fou : si la mélancolie s'y introduit, par inadvertance, elle est aussitôt désamorcée par un gag de dessin animé — écrasé par un rouleau compresseur, un clodo est aplati comme une limande. Et à l'irrésistible cours de drague donné par les deux papys-copains-rivaux à un petit jeunot maladroit succède une séquence troublante où un mur sinistre cache — mais pas à ceux qui osent le voir — la porte du paradis..."

vos avis (1)

MURIEL12 décembre 2022
votre évaluation 2 sur 5
Ce film m’a plongée dans un sourd malaise. Après coup, j’ai pris conscience que les personnages principaux du film étaient tous masculins. Les quelques personnages féminins, pour leur part, étaient représentés par des Tricoteuses, des prostituées de luxe, des voleuses, des ingénues voire des idiotes… et j’en passe. Je ne me suis pas reconnue dans la vision du monde proposée par ce film, d’un archaïsme bien antérieur à son année de réalisation. Bref, Chant d’hiver échoue haut la main au test de Bechdel-Wallace. À fuir !