
Don't Forget Me
1H27Cinéma / DrameAllemagne / France / Israël
Niel, jeune musicien de 27 ans souffrant de troubles psychiques, est en phase de réadaptation. Lorsque son ami d’enfance lui propose de rejoindre son groupe de rock et de partir en tournée, Niel entre dans une phase de manie, quitte son foyer et le rejoint à Tel Aviv. Tom, 24 ans, est hospitalisée au service fermé des troubles de l’alimentation. Quand elle croise Niel à une soirée caritative, elle le séduit, et profite de son aide pour s’échapper de l’hôpital. Petit à petit, leur cavale nocturne révèle leur passion, et leur désir de redevenir ceux qu’ils étaient…
Premier rôle : Nitai Gvirtz
Premier rôle : Moon Shavit
Second rôle : Eilam Wolman
Second rôle : Rona Lipaz-Michael
Second rôle : Lev Keret
Second rôle : Tal Berkovich
Second rôle : Carmel Beto
Second rôle : Tom Yaar
Réalisation : Ram Nehari
Scénario : Nitai Gvirtz
Producteur : Christoph Petzenhauser
Producteur : Yifat Prastelnik
Producteur : Véronique Zerdoun
Directeur de la photo : Shark De Mayo
Montage : Ido Mochrik
Son : Philippe Bouchez
Décors : Ido Dolev
Costumes : Maya Mor
- Type de film : Long métrage
- Couleur : Couleur
- Langue : Hébreu
- Date de production : 2017
- Pays de production : Allemagne
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Critique (1)
Les Inrockuptibles - Ludovic Béot: Don't Forget Me
"Réalisateur chevronné pour la télé israélienne (sa dernière création, Significant Other, a été présentée en 2018 à Séries Mania, section Marathon Comédies), Ram Nehari dirige à côté, depuis une dizaine d'années, des ateliers artistiques auprès de personnes souffrant de troubles psychiatriques. Un jour, il rencontre Nitaï et Moon. Le trio se met à travailler sur un projet commun vaguement autobiographique dont l'aboutissement sera Don't forget me.
Tout sauf anodine, cette genèse d'écriture permet assez naturellement au film de s'affranchir de la petite comédie bien sage de freaks sous Lexomil façon Happiness Therapy (hasard curieux d'agenda, Don't Forget me sort six ans, jour pour jour, après le film de David O. Russell) et épouse au contraire une forme plus brute, onirique, désinvolte, et qui lui donne sa poésie singulière. Débutant dans la froideur et la violence d'un couloir d'hôpital où les premiers mots assénés aux patientes à leur réveil concernent leurs règles et leurs selles, le récit s'enfonce petit à petit dans l'errance nocturne de deux corps cabossés où se substitue à la dramédie réaliste une fugue aux frontières du surréalisme. Don't Forget Me atteint dans cet équilibre de genre une justesse en traitant son couple sans vouloir le rattacher à une norme et tout en refusant d'en faire une figure romantique, délestée des règles sociétales.
On serait plutôt tenter de faire de ce couple l'allégorie d'une jeunesse israélienne abîmée, esseulée et en manque de repères, entraperçue dans le très réussi People that are not me. Mais si le film d'Hadas Ben Aroya s'achevait par une impossible étreinte entre deux corps allongés sur un lit, Don't forget me suggère, lui, un espoir. Celui qu'à travers les barreaux d'un pays, d'un hôpital, ou d'un corps, deux mains trouveront toujours le moyen de s'y rejoindre par une fine ouverture."
Tout sauf anodine, cette genèse d'écriture permet assez naturellement au film de s'affranchir de la petite comédie bien sage de freaks sous Lexomil façon Happiness Therapy (hasard curieux d'agenda, Don't Forget me sort six ans, jour pour jour, après le film de David O. Russell) et épouse au contraire une forme plus brute, onirique, désinvolte, et qui lui donne sa poésie singulière. Débutant dans la froideur et la violence d'un couloir d'hôpital où les premiers mots assénés aux patientes à leur réveil concernent leurs règles et leurs selles, le récit s'enfonce petit à petit dans l'errance nocturne de deux corps cabossés où se substitue à la dramédie réaliste une fugue aux frontières du surréalisme. Don't Forget Me atteint dans cet équilibre de genre une justesse en traitant son couple sans vouloir le rattacher à une norme et tout en refusant d'en faire une figure romantique, délestée des règles sociétales.
On serait plutôt tenter de faire de ce couple l'allégorie d'une jeunesse israélienne abîmée, esseulée et en manque de repères, entraperçue dans le très réussi People that are not me. Mais si le film d'Hadas Ben Aroya s'achevait par une impossible étreinte entre deux corps allongés sur un lit, Don't forget me suggère, lui, un espoir. Celui qu'à travers les barreaux d'un pays, d'un hôpital, ou d'un corps, deux mains trouveront toujours le moyen de s'y rejoindre par une fine ouverture."