Deuxième partie - Les clans de Shahid Khan et de Ramadir Singh continuent de s'affronter dans la région de Wasseypur. Et c'est maintenant au petit fils de Shahid, Faizal, de reprendre la tête du clan. Ce fumeur invétéré est méprisé par sa mère qui le croit incapable d'être chef de gang. Mais bientôt Faizal va marquer les esprits par sa ténacité. Aidé de ses frères et inspiré des héros de Bollywood, il va étendre le pouvoir du clan Khan comme jamais, combattre Ramadir sans relâche.
Premier rôle : Nawazuddin Siddiqui
Premier rôle : Vineet Singh
Premier rôle : Anurita Jha
Premier rôle : Huma Qureshi
Second rôle : Aditya Kumar
Second rôle : Zeichan Quadri
Second rôle : Reemma Sen
Second rôle : Richa Chadda
Réalisation : Anurag Kashyap
Scénario : Anurag Kashyap
Scénario : Akhilesh Jaiswal
Scénario : Syed Zeeshan Qadri
Scénario : Sachin K. Ladia
Producteur : Prasanth Kumar
Producteur : Sunil Bohra
Producteur : Anurag Kashyap
Producteur : Guneet Monga
Directeur de la photo : Rajeev Ravi
Montage : Sweta Venkat Matthew
Son : Wasiq Khan
Son : Kunal Sharma (II)
Musique originale : Sneha Khanwalkar
Décors : Wasiq Khan
Costumes : Subodh Srivastava
Co-producteur : Ajay Rai
Producteur exécutif : Meraj Shaikh
- Date de sortie en salles : 26 décembre 2012
- Type de film : Long métrage
- Couleur : Couleur
- Langue : Hindi
- Date de production : 2011
- Pays de production : Inde
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Critiques (4)
- Les Inrockuptibles - Vincent Ostria: Gangs of Wasseypur : Partie 2"On retrouve donc la vendetta entre les familles mafieuses Khan et Singh dans la ville minière de Wasseypur, qui a débuté en 1941. Le rythme ne faiblit pas. Au contraire, il redouble.
On se retrouve quasiment dans une configuration à la Elephant d’Alan Clarke, avec des meurtres se succédant sans répit. On exagère à peine. Du coup, la dimension politique, sociale et sentimentale reste en sourdine. Les femmes font tapisserie.
Le vrai sujet de cette deuxième partie est l’irrésistible prise du pouvoir par Faizal Khan, le petit-fils du bandit qui attaquait les trains. Plutôt falot dans le premier volet, miné par son addiction au cannabis, Faizal va se métamorphoser, devenir frénétique, sadien, un peu à la manière de Michael Corleone dans Le Parrain 2. Non seulement plus impitoyable que ses prédécesseurs, il devient également un affairiste roué, mêlé à la politique. Sa déchéance viendra de ses incontrôlables frangins aux (sur)noms pittoresques : Perpendiculaire et Définitif.
Autrement dit, le volet 2 est un irrésistible crescendo dont les enjeux sont les retournements de situation permanents et la violence pure. De Coppola on est passé à John Woo (plus ou moins). On n’oublie pas les rares parenthèses qui ralentissent à peine le flux des massacres dans les deux camps.
Exemple : la savoureuse joute humoristique dans un marché aux fruits ; ou les innombrables frasques de Perpendiculaire. Du coup, cette partie qui ne présente pas les pleins et les déliés de la première peut paraître plus ingrate, voire monocorde.
Mais le corollaire de cette rudesse est une concentration constante. C’est un opéra de la mort en crescendo. Voir le climax, la fusillade finale dans l’hôpital, certainement jamais vue dans le cinéma indien. Après avoir posé des bases socio-naturalistes dans le premier film, Kashyap en arrive au polar pur. Foin de romances (à la rigueur on baise vite fait), de chants et de danses. La page Bollywood est tournée.
Voilà peut-être le message final : le cinéma indien entre dans sa phase adulte et américanisée, sans démériter ni faire allégeance par un quelconque biais parodique." - Le Figaro - Emmanuèle Frois: Gangs of Wasseypur : Partie 2" ...Anurag Kashyap maîtrise les codes de genre pour mieux les détourner et se les approprier. Références multiples au Parrain de Coppola, aux films de Scorsese - notamment Gangs of New York -, aux westerns spaghetti de Sergio Leone. Au final, un cocktail savoureux et palpitant qui couvre une partie de l'histoire de l'Inde. (...)
Anurag Kashyap, auteur de ce réjouissant forfait, réussit à nous tenir en haleine pendant 2 h 40. À 39 ans, ce réalisateur, scénariste et producteur atypique et prolifique, est la figure emblématique de la nouvelle vague du cinéma indien. Déjà huit longs-métrages à son actif parmi lesquels le film noir Paanch, censuré en Inde pour sa violence, mais devenu culte via Internet, Dev. D, version contemporaine de Devdas ou Black Friday sur les attentats de Bombay en 1993…. Gangs of Wasseypur a aussi un fond social et politique. Wasseypur, ville de l'État de Jharkhand, est considérée comme la capitale du charbon de l'Inde. Le scénario, coécrit avec Zeeshan Qadri, un natif du lieu, s'inspire des luttes de pouvoir entre clans mafieux qui se sont entre-tués au cours des années au nom du diamant noir."
- Critikat.com - Benoît Smith: Gangs of Wasseypur : Partie 2" La saga des Khan, des Singh et des Qureishi reprend exactement là où on l'avait laissée. Le chef de gang Sardar Khan est tombé sous les balles des tueurs de son rival Ramadhir Singh, dont il avait réussi à grignoter l'empire. Son fils aîné Danish ne tardant pas à être assassiné à son tour, c'est à Faizal, effacé et accro au haschisch qui n'avait rien demandé (personnage déjà intrigant de la première partie), qu'il incombe de reprendre les rênes et d'accomplir la vengeance (...) C'est la routine de la violence qui se poursuit imperturbablement, au point que même ceux qui ont manqué l'épisode précédent n'auront que peu de difficultés à suivre l'histoire tout au plus un bref temps de réflexion pour saisir les relations entre les multiples personnages. Les autres spectateurs, en revanche, pourront constater que cet ordinaire meurtrier n'apparaît pas sous le même jour qu'auparavant.
La plupart des meurtres de la première partie étaient empreints d'un humour noir de l'absurde, où transparaissait la maladresse de tueurs donnant l'air d'être inexpérimentés. Ici, si l'acte de tuer paraît toujours assez laborieux, ces difficultés ne prêtent plus vraiment à rire, même jaune, les intervenants se montrant plus maîtres d'eux et capables de retourner les situations à leur avantage. La satire a cédé la place à un regard plus sérieux, mais aussi moins distant, indiquant que le processus de perpétuation de la mort violente est arrivé à une terrible maturité. Au point que ce processus ne semble plus avoir besoin de balisage clair pour arriver à sa finalité : les chemins pour arriver aux cibles peuvent être des plus chaotiques (d'où une errance interminable dans les rues) ; et à force de se massacrer entre clans, on se demande si au sein de chacun d'eux les familles ne vont pas se déchirer (voir le rôle d'agent double endossé par le fascinant personnage du demi-frère de Faizal, le tristement prénommé « Définitif » joué par le scénariste Zeishan Quadri).
À bien regarder le film entier (puisqu'il s'agit bien d'un seul film-fleuve coupé en deux), c'est dans son ensemble qu'une évolution s'est opérée, les pistes esquissées au début se précisant ici avec une densité et une intensité accrues. Nous avions déjà signalé, à propos de la première partie, l'acte de rébellion que constituait le film contre les conventions de l'hégémonique Bollywood. Cette suite confirme cependant ce qu'on pouvait soupçonner auparavant, que l'oeuvre ne se limite pas à un simple bras d'honneur. D'abord, le rapport à Bollywood est ambigu. Gangs of Wasseypur ne se contente pas de prendre le contre-pied des conventions de l'industrie cinématographique (voire audiovisuelle, avec les soaps de télé) dominante, ou d'en semer des citations de cinéphile (comme une affiche portant le nom de Yash Chopra bien visible) : il les inclut pleinement comme accessoires, comme matériel doté d'un rôle, que les personnages peuvent à l'occasion s'approprier sans que cela implique quelque message de méta-film.
De fait, ces personnages qui chantent, dansent, écoutent des chansons et en font leur sonnerie de téléphone, vont au cinéma ou allument leur télé, ne sont pas là pour se laisser utiliser par le cinéaste afin de formuler un discours sur Bollywood ou la culture populaire indienne en général : ils en paraissent véritablement imprégnés, au point de le laisser souvent transparaître de façon presque incongrue dans une saga criminelle. Et puis, par ce même usage des références culturelles, Gangs of Wasseypur se démarque, dans le genre de la chronique mafieuse, d'aînés encombrants (pour le cinéaste et le critique) comme la trilogie du Parrain ou Les Affranchis, dont il ne aspire moins à être le pendant national qu'à y être une réponse spécifique. Tandis que Coppola et Scorsese usent de leurs références cinématographiques et musicales comme purs effets de mise en scène, signes lancés à des aînés ou astuces de distanciation (la musique en contrepoint dans Les Affranchis), Anurag Kashyap les rend partie prenante du sujet à filmer..." - Le Monde - Noémie Luciani: Gangs of Wasseypur : Partie 2" Second et dernier volet de la fresque mafieuse d'Anurag Kashyap, Gangs of Wasseypur 2 continue sur sa belle lancée et se déploie de vengeance en vengeance, avec la même énergie rare et le même sens du spectacle. Hommage enthousiaste aux grands films de gangsters, il les illustre - par sa façon de filmer, ses ralentis, tous les charismes du genre, autant qu'il les met à distance - par la musique, notamment, contrepoint railleur de combats qui sont autant d'épopées pour ceux qui s'affrontent, et d'exercices de style pour celui qui les filme.
Les jeunes gangsters de Wasseypur ont passé trop de temps au cinéma. A la deuxième génération, Sardar Khan avait pour modèle la figure mythifiée de son père Shahid. A la troisième, quelque chose a pourri. Faizal est un drogué, Définitif une tête brûlée qu'aucun ordre ne semble tenir en respect. Danish, le seul à ne pas sembler sortir d'un remake de Scarface, est rapidement éliminé : il n'est plus conforme au goût du jour.
Lunettes de soleil à toute heure, foulards éclatants de couleurs, postures bravaches en plein jour, en pleine rue. Tous, ils ont fini par croire que ce n'était qu'un jeu. Comme l'acteur de la série qu'ils regardent, ils risquent une balle à blanc, un peu de peinture rouge pour fleurir leur chemise. Plus leur confiance augmente, plus la violence s'étend. Les anciennes lois de guerre – car il y avait des lois de guerre chez les gangsters d'antan – se perdent. On tue des femmes, et toujours les fils de gangsters pavoisent. Parlent comme dans les films en oubliant la fin du scénario. Promettent à leurs aimées de revenir.
Les aimées n'en croient rien. Immunisées contre Hollywood, elles oeuvrent loin des théâtres et des lumières, tenaces. Le film les montre peu, on les regarde moins. C'est leur stratégie la plus efficace. Dans l'ombre des fils sans consistance commence le règne des mères et des veuves. Aucun projecteur ne les éloigne de leur but, et leur rancune est éternelle."
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Tout voirvos avis (3)
- Eric03 décembre 2022C'est en deux parties. Il faut donc voir le I d'abord sinon vous n'allez rien comprendre. Ceci dit : c'est très bon. Le cinéma indien hors bolliwood n'a pas fini de m'étonner. On pourrait penser au cinéma de HK des années 90/2000 en plus "profond".
- Karine13 juin 2021
- Josmine12 janvier 2021