Pourquoi tout le monde change-t-il soudainement de comportement ? Etsuko est-elle la seule à se rendre compte que son amie, son patron, son mari ne sont plus tout à fait les mêmes ? Peu à peu, elle réalise que les humains sont en train de perdre leurs émotions...
Un film fantastique intimiste et troublant par le réalisateur de Shokuzai.
Un film fantastique intimiste et troublant par le réalisateur de Shokuzai.
Réalisation : Kiyoshi Kurosawa
Acteurs principaux : Shôta Sometani
Acteurs principaux : Masahiro Higashide
Acteurs principaux : Kaho
- Date de sortie en salles : 05 septembre 2018
- Type de film : Long métrage
- Couleur : Couleur
- Langue : Japonais
- Date de production : 2017
- Pays de production : Japon
- Titre original : Yochô: Sanpo Suru Shinryakusha
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Critiques (3)
- CultureBox - Jacky Bornet : InvasionSujet à priori classique de la science-fiction depuis "L’Invasion des profanateurs de sépulture" (1956, Don Siegel, où des doubles prennent la place des humains), "Invasion" prend une autre voie .
C’est celle de Kiyoshi Kurosawa, dans l’épure de ses situations, de ses personnages, de sa mise en scène. Une ascèse toute japonaise qu’il applique à la psychologie, individuelle et collective. Non seulement au Japon, mais avec universalité. Scénariste, il inscrit ses personnages dans un milieu social déterminé, comme un prisme à travers lequel se lit l’histoire, reconnaissable, banale, pour mieux faire basculer le personnage et le spectateur dans l’étrange. - Le Monde - Mathieu Macheret : Invasion"Invasion" frappe d’abord par son épure, doublée d’une maîtrise impressionnante. Dès les premières scènes dans l’appartement du couple, Kurosawa semble revenir aux fondamentaux de son cinéma : l’inquiétante familiarité de l’univers domestique, la désaffection qui menace le foyer, les espaces habités par une angoisse sourde, une caméra suspendue qui se faufile entre pièces et couloirs à pas feutrés… Le cinéaste parvient à distiller tension et étrangeté, puis à susciter un sentiment eschatologique, sans recourir aux effets spéciaux, sinon pour faire trembler un miroir ou donner à des rideaux secoués par un courant d’air une apparence spectrale. L’essentiel se joue ici entre une poignée d’acteurs et un sens aigu de la mise en espace, les personnages arpentant des lieux ordinaires et strictement anonymes, devenus oppressants à l’aune d’une menace diffuse. Et quoi de plus naturel, puisque la grande question de Kurosawa sur l’être humain est de savoir ce qui le limite et le caractérise en même temps.
Bénéficiant de la souplesse et de la sinuosité de l’écriture sérielle, le film captive par sa capacité à entremêler la scène collective et la scène intime, se situant toujours sur deux niveaux. La conquête extraterrestre, habilement suggérée, consiste surtout à figurer une perte de sens générale, à l’échelle de toute une société qui, dépossédée de ses concepts (ou de ses valeurs), s’effondre dans l’apathie et l’insensibilité. A ce titre, les scènes les plus marquantes sont celles où l’on voit les émissaires marcher dans des lieux publics (hôpital, usine) et tous les humains s’écrouler autour d’eux, comme une traînée de poudre.
- Télérama - Samuel Douhaire : InvasionLe prolifique cinéaste japonais Kiyoshi Kurosawa a abandonné les ruptures de ton tragi-comiques et les scènes d’action (pas toujours convaincantes) pour retourner dans sa zone de confort : un film fantastique sans effets spéciaux — ou presque —, mais d’une mélancolie digne de ses plus belles réussites récentes (Shokuzai, Vers l’autre rive). Une soudaine rupture de symétrie dans la composition des plans, un homme qui tombe ou encore une simple pluie lui suffisent pour mettre en scène l’irruption de l’étrange dans un décor familier. Et à créer l’angoisse…
Le minimalisme n’empêche toutefois pas le lyrisme. En bon romantique, le cinéaste filme le sentiment amoureux comme le « concept » humain le plus complexe, et donc le plus difficile à saisir pour l’envahisseur venu de l’espace. L’amour comme moyen de résister, à défaut de pouvoir sauver le monde…
vos avis (11)
Tout voir- Guillaume12 octobre 2023Original, pas inintéressant mais l'ennui fini par s'installer. Dommage
- E000013452850103 juin 2022
- Emmanuel24 mars 2022
- Laurent10 mars 2022Le rythme est lent et détaillé mais cela permet d'entrer dans la psychologie des personnages. Une histoire déjà vue mais qui est une critique sous-jacente des relations humaines. Voler les concepts humains : jalousie, haine, domination, ... et bien vu. Une esthétique du film au cordeau, avec des moyens très simples, donne une bonne efficacité à cette histoire bien interprêtée.
- Sebastian07 juin 2021
- Lionel20 avril 2021Épuré (pour ne pas dire minimaliste), intriguant, mais longuet.
- Florentin09 janvier 2020Déçu par le gouffre en les idées originales et leur adaptation, à la limite du parodique et du caricatural. Un scénario qui ne sait plus très bien où il va, oscillant entre thriller et parfois humour (voulu ou accidentel ?). Beaucoup de mal à y voir le fantastique attendu. Par contre de beaux éléments de critique du comportement social. Vraiment dommage car il y avait en soit beaucoup d'idées à creuser et exploiter, soigneusement ratées l'une après l'autre. Critiques officielles franchement exagérées. Et pourtant je suis un adepte du cinéma extrême-oriental... Reste la force inébranlable d'Etsuko, beau personnage qu'on aimerait extraire de ce naufrage scénaristique.
- Jean-Paul17 décembre 2019De mon point de vue, ce n'est pas le meilleur film de Kiyoshi Kurosawa (j'ai préféré "Creepy" et la tétralogie "Shokuzai"). Par moment, les décors et les effets sonores font penser à un film de science-fiction des années 70. Pour le suspense et les frissons c'est un peu raté, même si le scénario est plutôt original. Il reste cependant un grand point d'interrogation à la fin du film : pourquoi Etsuko est-elle différente des autres ?
- VEGA06 août 2019Le concept et les images sont réussies, ça n'en fait pas un bon film pour autant.
- PrinMaxime03 juin 2019
- Charlotte24 janvier 2019Le film est un peu long et très très "japonais"... L'intrigue est intéressante, mais le rythme du film assez lent nous fait perdre un peu le fil...