
Jericó, le vol infini des jours
1H18Documentaire / ★ Incontournable ★Colombie
À Jericó, village de la région d’Antioquia en Colombie, des femmes d’âges et de conditions sociales différentes évoquent les joies et les peines de leur existence. Leurs histoires se dévoilent l’une après l’autre, ainsi que leur espace intérieur, leur humour et leur sagesse. Chila, Luz, Fabiola, Elvira… tour à tour frondeuses, nostalgiques, pudiques et impudiques. Un feu d’artifices de paroles, de musique et d’humanité.
Premier rôle : Cecilia Bohórquez
Premier rôle : Manuela Montoya
Premier rôle : Elvira Suárez
Second rôle : María Fabiola García
Second rôle : Luz González
Second rôle : Licinia Henao
Second rôle : Ana Luisa Molina
Réalisation : Catalina Mesa
Scénario : Catalina Mesa
Producteur : Miravus
Directeur de la photo : Catalina Mesa
Directeur de la photo : Jhonatan Suárez
Montage : Loïc Lallemand
Son : Róbinson Durango
- Type de film : Long métrage
- Couleur : Couleur
- Langue : Espagnol
- Date de production : 2016
- Pays de production : Colombie
- Titre original : Jericó, el infinito vuelo de los días
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Critiques (2)
Culturopoing.com - Carine Trenteun: Jericó, le vol infini des jours
"Tout comme la ville de Jericó située dans la partie occidentale de la cordillère des Andes, dans le Sud-Ouest du département d’Antioquia, ce documentaire a un charme fou. La réalisatrice met en scène huit femmes, et capte leurs conversations qui retracent leur passé, leurs regrets, leurs drames, leurs joies. La parole est libre, parfois serrée dans la gorge, très souvent rieuse. Elles reviennent sur l’importance de l’école, leur statut d’épouse ou de veuve, de mère, que leurs enfants soient présents physiquement ou non dans leur vie. Comme l’église qui se repère vite dans la ville, chacune entretient un rapport bien particulier avec la religion. « Dieu en a voulu ainsi » ou « j’ai fait une promesse à la Vierge Marie ». Même si deux d’entre elles ont failli être Sœurs, les bondieuseries ou de la bigoterie ne sont pas les bienvenues, à l’inverse de l’espièglerie de cette troisième « je prie les Saints, et après, je me dispute avec eux ». Les témoignages sont à l’image de leur maison et de la ville toute entière : singuliers et colorés. Car il n’y a pas que leurs paroles que la réalisatrice capte, il y a les objets qui animent leurs maisons : l’aluminium de la batterie de cuisine, les photos souvenirs des voyages, les tissus assemblés, les rosaires. Le piano de Teresita Gómez (quel bonheur !) ponctue ces récits de femmes, toujours dignes, jamais victimes, et ensemble, nous offrent une petite philosophie de vie revigorante : « même si on a 80 ans, tant qu’on a la santé, on peut s’écrier : vive la jeunesse ! »"
avoir-alire.com - Jérémy Gallet: Jericó, le vol infini des jours
"C’est un doux village aux maisons bigarrées, niché à deux mille mètres d’altitude. La caméra de ce superbe documentaire le filme amoureusement, transfigurant chaque plan en un tableau de Matisse. Les femmes y sont reines et les hommes les regardent, jeunes ou vieilles, tantôt drôles, tantôt émouvantes, parfois les deux. Il ne s’agit pas ici de naturaliser une forme de sensibilité féminine, mais de proposer un ensemble cohérent à travers différents portraits. Ils esquissent en creux l’image d’une Colombie profondément croyante : ainsi, une vieille autochtone, qui collectionne les chapelets, bénit le Seigneur de la faire vivre à Jericó ; une autre, en quête d’amour, exhorte Sœur Marie de Jésus, religieuse colombienne canonisée en 2013, évoque ses souffrances physiques, avec des larmes dans les yeux, avant de s’autoriser un écart, en la traitant de "coquine" et de "grassouillette". Peu après, cette dévote sincère recueille la parole d’une plus jeune femme, qui lui narre son histoire d’amour ratée avec un homme devenu prêtre, comme s’il fallait que la foi prenne toutes les formes nécessaires à son existence."