Revenir au film

Tous les avis (6)

Arman01 août 2023
Sebastian11 mai 2021
0000404092945610 avril 2021
Il est peut dire que l’humanisme de Jean Renoir est éclatant tant il est saisi dans son contexte guerrier. Une affiche et quelques plans suffisent à en comprendre l’absurdité : Douaumont, point stratégique imaginé par l’homme, prise puis perdue puis reprise par les Allemands. Si Renoir à l’inverse de Kubrick ne filme pas les tranchées, il parvient, en ne montrant rien, à impliquer le spectateur dans la grande guerre. De même, l’univers pesant masculin et le désir frustré des soldats emprisonnés sont magnifiquement traités lorsque l’un deux enfile un vêtement de femme et que le silence qui advient alors, dit tout. Une grande parade suivra ou anglais, russes, français et allemands fraterniseront. Comme Eric Van Stroheim et Pierre Fresnay, officiers sans illusions, constatent la fin d’une époque, celle d’une aristocratie militaire qui malgré ses défauts, exalte l’engagement et la parole donnée. Mais cette disparition annoncée, propose Renoir, signifie peut-être la fin de la guerre. Une illusion, n’est-ce pas ? Quant au vivre ensemble, Renoir casse les strates sociales et de l’ingénieur au paysan en passant par l’artiste, tous pactisent. Contre l’ennemi commun ? Peut-être, mais surtout contre les préjugés. Ainsi Rosenthal, juif d’origine polonaise, nourrit la fratrie et revendique trois générations de français lorsque Jean Gabin et ses acolytes évoquent les souches et origines familiales. Ce couple magnifique, Gabin et Diallo, on le retrouve dans la seconde partie du film où deux plans séquences voient les deux acteurs s’affronter « Sale juif ! » s’emporte Gabin qui plus tard tombera dans les bras de Diallo en répétant ces mots, comme pour s’excuser. Tout est magnifique dans ce film. Peut être et surtout ce paradoxe où pour être heureux pendant la guerre, mieux vaut être prisonnier. La prison devient une sorte de refuge contre l’imbécilité et la voracité des politiques guerrières et exalte la fraternité même si le patriotisme n’est pas absent : Renoir a fait la guerre. La scénarisation de Spaak est évidemment à la hauteur de l’évènement cinématographique et les dialogues, d’une limpidité qui force l’admiration. Rythmé, le film ne sacrifie pas pour autant l’intrigue et la seconde partie du film, a dû à l’époque de sa sortie, faire trembler les spectateurs(trices). Espoir de lendemains qui chantent ou pas ? Nous connaissons la réponse…
08 janvier 2021
Cédric28 août 2018
Loin des clichés du film de guerre, "La Grande illusion" balaye nombre d'aspects plus méconnus du conflit dans une œuvre romanesque.
remy09 mai 2018
Il est toujours intéressant de briser la dimension manichéenne de la guerre...