"Voici un film propre à alimenter conversations et polémiques ; un film qui tient compte de l’histoire récente du pays qu’il représente dans la compétition cannoise mais qui n’a rien d’un film historique ; un film poétique, magnifique, de « renaissance à la vie à travers la métamorphose dé l’histoire d’un retour », dit Solanas : celui de son héros, Floréal, et son propre retour après sept ans d’exil.
Le passé afflue. Mais toujours le tango et le bandonéon répètent la démesure de l’amour."

"Le Sud n’est pas seulement un tango, c’est aussi le concept géo-politique, « le vieux rêve de la construction d’une Amérique latine intégrée », « la recherche d’un ordre économique international plus juste ». L’idéologue tiers-mondiste est toujours là mais son film n’est pas un pamphlet didactique : c’est une œuvre fervente et lyrique où le tango n’est pas que de la couleur locale mais l’essence même de la création, sa structure poétique, sa respiration mélodique, sa beauté convulsive.
Réalisé au prix de grosses difficultés financières et matérielles, retardé par une grave maladie où Solanas s’est trouvé « confronté à la mort ». Le Sud est pour lui, dit-il, « un chant de reconnaissance à la vie à travers la métaphore de l’histoire d’un retour, celui d’un auteur, d’un peuple, d’un pays ».
Pense-t-il, comme son regretté compatriote Copi, que « la vie est un tango » ? En tout cas, son film tend à le suggérer avec ses saccades, ses ruptures, sa fièvre, sa tonalité à la fois dynamique et voluptueuse."