Mary Shelley
2HCinéma / Drame
En 1814, Mary Wollstonecraft Godwin entame une relation passionnée et scandaleuse avec le poète Percy Shelley et s’enfuit avec lui. Elle a 16 ans. Condamné par les bien-pensants, leur amour tumultueux se nourrit de leurs idées progressistes. En 1816, le couple est invité à passer l’été à Genève, au bord du lac Léman, dans la demeure de Lord Byron. Lors d’une nuit d’orage, à la faveur d’un pari, Mary a l’idée du personnage de Frankenstein. Dans une société qui ne laissait aucune place aux femmes de lettres, Mary Shelley, 18 ans à peine, allait révolutionner la littérature et marquer la culture populaire à tout jamais.
Premier rôle : Elle Fanning
Premier rôle : Douglas Booth
Premier rôle : Tom Sturridge
Second rôle : Joanne Froggatt
Second rôle : Stephen Dillane
Second rôle : Bel Powley
Second rôle : Maisie Williams
Second rôle : Owen Richards
Second rôle : Hugh O'Conor
Second rôle : Ciara Charteris
Second rôle : Jack Hickey
Réalisation : Haifaa Al-Mansour
Scénario : Emma Jensen
Scénario : Haifaa Al-Mansour
Producteur : Amy Baer
Producteur : Alan Moloney
Producteur : Ruth Coady
Producteur : BFI Film Fund
Producteur : Juliette Films
Producteur : Sobini Films
Directeur de la photo : David Ungaro
Montage : Alex Mackie
Son : Nicolas Tran Trong
Musique originale : Amelia Warner
Décors : Paki Smith
Décors : Kevin Downey
Costumes : Caroline KOENER
- Date de sortie en salles : 08 août 2018
- Type de film : Long métrage
- Couleur : Couleur
- Langue : Anglais
- Date de production : 2017
- Pays de production : Luxembourg
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Critiques (2)
A Voir à Lire - Frédéric Mignard : Mary Shelley
En touchant au répertoire classique anglais, la réalisatrice saoudienne Haifaa Al Mansour, première femme à avoir réalisé un long métrage en Arabie Saoudie (le formidable "Wajda"), s’avère être un choix intéressant, dans la thématique et la symbolique féministes, plus que dans la forme et les enjeux culturels. Mary Shelley appartient à ces écrivaines qui ont été écrasées par la phallocratie de leurs temps - ici la première moitié du XIXe siècle -, à une époque où les auteures étaient méprisées, contraintes au pseudo (George Eliot, dans la deuxième moitié du siècle, était bel et bien une femme, malgré le doute soulevé par son nom de plume). Elle devient via le regard de la caméra de Mansour, une combattante, une figure annonciatrice du féminisme (le refus des éditeurs de la publier, malgré le génie de son roman court, mais dramatique, sauf si elle acceptait de laisser son poète de mari porter le nom de cet enfant monstrueux). On peut comprendre le choix des producteurs et la volonté de la réalisatrice d’y trouver matière à soutenir, on le devine, la comparaison avec l’Arabie Saoudite, tant la femme n’y est rien sans son époux, à l’instar du Royaume-Uni du XIXe siècle. Pourtant, très scolaire, et emportée par l’actualité et la nécessité d’embrasser le présent pour légitimer ce biopic, la cinéaste commet quelques impairs qui rabaissent cette œuvre respectable, mais peut-être trop... commerciale. Alors que Wadjda brûlait de l’intensité de son traitement documentaire ultra-réaliste, "Mary Shelley" est un cinéma de l’emphase : du score, très beau, mais peut-être trop, jusqu’au choix des comédiens, dont on accentue souvent la beauté, pour moderniser la trame : tout est agencé non sans afféterie.
Paris Match - La Rédaction : Mary Shelley
Elevée selon des principes progressistes par un père écrivain dans l’Angleterre conservatrice du XIXe siècle, Mary, 16 ans, fait scandale en s’amourachant d’un poète marié et père de famille qui lui inspirera son plus sombre roman : « Frankenstein ou le Prométhée moderne », publié anonymement. Il n’est pas difficile de comprendre ce qui a dû séduire la première femme réalisatrice d’Arabie saoudite dans ce portrait d’une artiste entravée se battant pour sa liberté dans une société gangrenée par le patriarcat. Si le biopic appliqué de l’auteure de « Frankenstein » ne brille pas par son originalité, son propos, servi par la fougueuse Elle Fanning, se révèle passionnant et toujours autant d’actualité deux siècles plus tard.