"Corps sans tête dans bar à nibars", "Des abeilles tueuses foncent vers le Nord"… : racheté en 1976 par Rupert Murdoch, le roi de la presse tabloïd, le New York Post s’est rendu célèbre par ses unes racoleuses, à l’instar de ses cousins britanniques The Sun et News of the World, deux autres titres du magnat australien. Exploitant le voyeurisme de ses lecteurs et abusant de leur crédulité, la presse à scandale s’est surtout développée dans les pays anglo-saxons, où le droit en la matière est moins strict qu’ailleurs. Avec, toujours, la même recette éprouvée : "Seins nus, chien, enfant, un des Kennedy", comme le résume avec humour un journaliste, soit un savant dosage de faits divers montés en épingle, d’histoires abracadabrantes – un tableau populaire représentant un garçon qui pleure devenu maléfique, un vieil homme vivant avec un alligator, etc. ­ – et de sexe extra-conjugal.
 
Comptant au sommet de leur succès plusieurs millions de lecteurs chacun, et ayant inspiré d’autres tabloïds plus soft dans le reste du monde, y compris en France (Voici, Closer, etc.), ces titres ont périclité ces trente dernières années après avoir choqué l’opinion, en poussant trop loin leurs méthodes : paparazzis charognards à la mort de Lady Di en 1997, écoutes téléphoniques des stars en 2011 ayant entraîné la fermeture de News of the World. Les tabloïds sont morts ! Vive la culture tabloïde à l’ère d’Internet (trash TV, sextape, revenge porn, etc.) ! Celle-ci triomphe désormais sur tous les écrans où chacun peut exposer ses petits secrets. Documenté et émaillé de témoignages édifiants de rédacteurs en chef lucides et cyniques, de paparazzis désenchantés et de celui, touchant, de Gennifer Flowers, qui affirme avoir été la maîtresse de Bill Clinton, ce film décrypte un phénomène en constante évolution.

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