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Schtroumpfement bien&nbsp;! Comment les personnages de bande dessin&eacute;e cr&eacute;&eacute;s par le Belge Peyo sont-ils devenus des ic&ocirc;nes mondiales&nbsp;? De Bruxelles &agrave; Los Angeles en passant par Duba&iuml;, un voyage all&egrave;gre sur les traces des c&eacute;l&eacute;brissimes lutins bleus. 

On les appelle Smurfs aux &Eacute;tats-Unis, Seumeopeu en Cor&eacute;e ou Schl&uuml;mpfe en Allemagne&nbsp;: personnages secondaires d&rsquo;une aventure de Johan et Pirlouit, les lutins bleus, cr&eacute;&eacute;s par le dessinateur belge Peyo en 1958, n&rsquo;ont pas tard&eacute; &agrave; jouer les premiers r&ocirc;les, jusqu&rsquo;&agrave; conqu&eacute;rir le monde entier &agrave; coups d&rsquo;albums, de s&eacute;ries t&eacute;l&eacute;, de longs m&eacute;trages, de parcs &agrave; th&egrave;me et d&rsquo;innombrables produits d&eacute;riv&eacute;s. Mais que sait-on de ces cr&eacute;atures hautes comme trois pommes (bleues), dot&eacute;es de leur propre langue et habitant une cit&eacute; id&eacute;ale parsem&eacute;e de maisons-champignons&nbsp;?

Bons baisers de la planète Schtroumpf

Ce documentaire ouvre les portes des multiples univers du dessinateur Hugo Pratt, p&egrave;re du c&eacute;l&eacute;brissime Corto Maltese et &eacute;picurien notoire. Venu au monde en Italie en 1927, mort en Suisse soixante-huit ans plus tard, Hugo Pratt, n&eacute; sans H et avec un seul T, grandit dans l&#39;ombre d&#39;un p&egrave;re fasciste qui l&#39;emm&egrave;ne tr&egrave;s jeune dans une &Eacute;thiopie occup&eacute;e par les forces mussoliniennes. L&#39;adolescent en retire une fascination pour les grands espaces africains, bient&ocirc;t suivie d&#39;un irr&eacute;sistible attrait pour le monde indien. Le point de d&eacute;part d&#39;une existence faite de voyages, de succ&egrave;s, de conqu&ecirc;tes, de rares &eacute;checs aussi, et marqu&eacute;e par sa v&eacute;n&eacute;ration pour le dessinateur am&eacute;ricain Milton Caniff, son ma&icirc;tre absolu.

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Amoureux de la vie

Ce documentaire part sur les traces d&#39;Hugo Pratt &agrave; Venise, o&ugrave; il a pass&eacute; son enfance, mais aussi en Afrique, en Argentine, en Amazonie, au Br&eacute;sil, &agrave; Londres, G&ecirc;nes, Paris, et Lausanne &ndash; autant de lieux qui ont forg&eacute; sa personnalit&eacute; hors norme. Celle d&#39;un amoureux de la vie au physique imposant et au verbe fort. Des archives in&eacute;dites permettent &eacute;galement de voyager aux c&ocirc;t&eacute;s de Pratt et de l&#39;entendre &eacute;voquer ses souvenirs. Une vie d&#39;aventures, guid&eacute;e par le hasard et l&rsquo;impr&eacute;vu, qui a marqu&eacute; le d&eacute;but d&rsquo;une nouvelle &egrave;re de la bande dessin&eacute;e.

Hugo Pratt, trait pour trait

La BD &eacute;rotique a d&eacute;sormais quitt&eacute; l&#39;enfer des biblioth&egrave;ques pour devenir un genre &agrave; part enti&egrave;re, dont s&#39;emparent des auteurs toujours plus nombreux et cr&eacute;atifs. De l&#39;enfance de l&#39;art &agrave; son &acirc;ge adulte, ce documentaire l&eacute;ger comme une bulle nous convie &agrave; d&eacute;couvrir quarante ans de planches &eacute;rotiques. Au-del&agrave; de l&#39;imaginaire, des fantasmes et de l&#39;esth&eacute;tique de leurs auteurs, elles racontent aussi les rapports de la soci&eacute;t&eacute; avec le sexe et l&#39;interdit, le montrable et l&#39;inavouable, la censure, la libert&eacute;. Celle qui nous guide dans ce voyage dessin&eacute; dans le temps et autour du monde est charmante, rigolote et court v&ecirc;tue. Mais attention&nbsp;! Miss Molly Crabapple n&#39;est pas du genre &agrave; se d&eacute;guiser en infirmi&egrave;re. Pratiquant elle-m&ecirc;me le genre avec humour et crudit&eacute;, elle prom&egrave;ne sa petite silhouette et ses commentaires mutins dans les dessins de ses grands a&icirc;n&eacute;s (Milo Manara, Robert Crumb, mais aussi le Japonais Suehiro Maruo, dont elle prise particuli&egrave;rement le m&eacute;lange d&#39;horreur et de sexe), comme de ses contemporains &ndash; parmi lesquels le Suisse Zep (Happy sex) ou la Fran&ccedil;aise Aude Picault (Comtesse).

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&quot;Un exercice un peu particulier&quot; 
En marge de l&#39;&eacute;tourdissant d&eacute;fil&eacute; d&#39;images, leurs auteurs parlent de leur travail avec une franchise et une diversit&eacute; passionnantes, de l&#39;extraordinaire duo amoureux et cr&eacute;atif form&eacute; par Robert Crumb et sa femme Aline Kominsky &agrave; la d&eacute;contraction de Zep, des femmes sublimes et immuables dessin&eacute;es par l&#39;Italien Manara au trait &eacute;pur&eacute; de la jeune Aude Picault (&quot;C&#39;est un exercice un peu particulier de dessiner du cul&quot;) en passant par les comics d&eacute;complex&eacute;s de l&#39;Allemand Ralf K&ouml;nig. Parall&egrave;lement, on voit &agrave; travers leurs dessins d&eacute;filer les bouleversements du demi-si&egrave;cle pass&eacute;&nbsp;: lib&eacute;ration sexuelle et Women&#39;s Lib, combat des homosexuels pour la reconnaissance, avatars successifs de la censure. Si en France, la derni&egrave;re grande offensive en la mati&egrave;re eut lieu en 1987, Sex in the comics rappelle aussi, opportun&eacute;ment, que pour tout ce qui touche &agrave; la sexualit&eacute; enfantine, le tabou est plus impitoyable que jamais.

Sex in the comix, la BD érotique

Quoi qu&rsquo;il fasse, Joann Sfar arr&ecirc;te rarement de dessiner. V&eacute;ritable star de la&nbsp;&laquo; nouvelle bande-dessin&eacute;e &raquo;, il a publi&eacute; plus de 150 albums &agrave; ce jour, dont la c&eacute;l&egrave;bre s&eacute;rie Le Chat du Rabbin, adapt&eacute;e &agrave; l&rsquo;&eacute;cran. Parmi ses multiples cr&eacute;ations, on trouve un rabbin d&eacute;bonnaire, une s&eacute;millante chanteuse yiddish, un vampire fan de musique klezmer, et Imhotep, le chat du rabbin, dou&eacute; de parole, inquisiteur et sensuel, alter ego de l&rsquo;artiste, qui pose son regard sceptique et p&eacute;n&eacute;trant sur le monde qui l&rsquo;entoure.

Des personnages haut en couleur, bien souvent inspir&eacute;s de ses a&iuml;eux, des Juifs originaires d&rsquo;Afrique du Nord et d&rsquo;Europe de l&rsquo;Est.

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C&#39;est une occasion unique&nbsp;: Mathieu Amalric a accompagn&eacute; Joann Sfar dans quelques-uns des lieux o&ugrave; il croque ses personnages&nbsp;- devant la cage de l&#39;orang-outan N&eacute;nette au Jardin des Plantes, au march&eacute; aux poissons de Rungis, dans une salle de dissection de la facult&eacute; de m&eacute;decine, au restaurant, dans un bar de nuit... Sans jamais cesser de dessiner, Sfar parle de sa pratique, de la n&eacute;cessit&eacute; du dessin d&#39;apr&egrave;s nature, de sa frustration de ne jamais parvenir &agrave; saisir ce qu&#39;il voit r&eacute;ellement et de la mani&egrave;re dont cette frustration nourrit son imaginaire.

Des s&eacute;quences entrecoup&eacute;es par la lecture de morceaux (tr&egrave;s bien) choisis des Carnets, sorte de journal intime du dessinateur, publi&eacute; par L&#39;Association.

Joann Sfar - Dessins

Pour le 47&egrave;me festival de la bande dessin&eacute;e d&rsquo;Angoul&ecirc;me (30 janvier &ndash; 2 f&eacute;vrier) qui inaugure &eacute;galement l&rsquo;ann&eacute;e de la BD, d&eacute;couvrez une s&eacute;lection de films adapt&eacute;s d&rsquo;albums dessin&eacute;s, comme Lulu femme nue et Un homme un mort, d&#39;Etienne Davodeau, Persepolis et Poulet aux prunes de Marjane Satrapi, mais aussi les petits marivaudages de Tamara Drew, nos amis gaulois Ast&eacute;rix et Ob&eacute;lix ou l&#39;&eacute;pop&eacute;e glac&eacute;e du Transperceige&hellip; Plongez &eacute;galement dans l&rsquo;univers de dessinateurs cultes tels qu&#39;Hugo Pratt (Corto Maltese), Herg&eacute; (Tintin) ou Joann Sfar (Petit vampire), sans oublier le monde des comics avec Super-h&eacute;ros, l&rsquo;&eacute;ternel combat !