Par l'avisé Loïc Prigent, visite guidée d'un vestiaire masculin moins guindé qu'il n'en a l'air, sur lequel souffle même un revigorant vent d'extravagance.
"C'est joli, cette ligne cintrée, mais il va falloir faire des efforts", glisse Karl Lagerfeld. L'exploration de Loïc Prigent commence par le défilé de Dior, réputé faire les "meilleurs costumes de l'industrie". Maniaquerie des finitions, frime à l'italienne, matières souples permettant toutes les acrobaties, veste moirée en soie... : les hommes ont désormais à leur disposition un arsenal d'options pour améliorer l'ordinaire de leur sempiternel veston-pantalon. Mais cette exploration de la garde-robe masculine, cousue à la fois d'images de la fashion week de janvier 2018 et d'archives, réserve d'autres surprises. Si le T-shirt blanc de James Dean garde ses adeptes, d'autres garçons se montrent plus baroques. Perpétuant la tradition bling-bling d'un Louis XIV enrubanné ou des maharadjahs, les obsédés de la flamboyance en mettent plein la vue avec leurs tuniques Balmain couvertes de perles, tandis que les footballeurs, des hommes ultra coquets, ont parfois la basket rutilante.
 
Perles chipées
Avec sa sagacité costumière, Loïc Prigent orchestre un tourbillon d'images savoureuses, dressant un panorama des extravagances des créateurs comme des habitudes fantasques des garçons d'aujourd'hui, sans oublier ceux qui travaillent d'arrache-pied pour parer ces messieurs. Depuis les étiquettes exhibées des sapeurs congolais jusqu'à un jeune homme bien mis avouant ingénument avoir chipé les perles de sa grand-mère, cette exploration donne l'impression qu'un revigorant souffle de liberté bouscule la penderie masculine, condamnée à l'austérité depuis l'époque victorienne.

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