Episode 1 - 26min : En quête d'utopie- Cette première partie sera consacrée aux paysages russes. Plutôt que de partir à la recherche d’images bucoliques ou pastorales, les photographes se tournent vers des espaces loin des sentiers battus, où l’influence du territoire sur la mentalité et le mode de vie des gens qui y habitent, est particulièrement perceptible. Proche de la nature et des hommes, ces photographies témoignent d’un monde méconnu, entre réalité et imaginaire. La Russie est connue pour la diversité et la richesse de ses paysages - des villes minières du grand nord aux montagnes de l’Altaï, de Saint-Pétersbourg à Irkoutsk. Le premier film de la série est ainsi consacré à ces paysages. Il ne s’agit pas pourtant de partir à la recherche d’images bucoliques ou pastorales. Les photographes ici choisis se tournent plutôt vers des zones frontalières, entre ville et nature. Ils s’aventurent hors des sentiers battus, dans des lieux reculés où se mêlent artefacts soviétiques, villages ruraux à l’abandon et froid polaire. Et si le territoire a évidemment une influence sur la mentalité et le mode de vie des gens qui y habitent, cela est particulièrement perceptible dans ces espaces lointains. Proche de la nature et des hommes, ces photographies témoignent d’un monde méconnu, entre réalité et imaginaire. Elles parviennent à saisir un état d’esprit, un état d’âme. Après les zones frontalières et inquiétantes, à la marge de la métropole moscovite avec Alexander Gronsky, nous suivrons Danila Tkachenko lors de ses prises de vue de villages abandonnés au nord du pays, où grâce à ses installations et éclairages, il parvient à créer une atmosphère inquiétante et mystérieuse. Episode 2 - 26min : Le pays déchiré - Neuf mille kilomètres d’Est en Ouest, trois mille du Nord au Sud, onze fuseaux horaires et vingt-deux Républiques : une richesse exceptionnelle - pour le meilleur ou pour le pire. À ces contrastes ethniques et culturels, s’ajoutent des inégalités sociales paroxysmiques. Entre le faste moscovite et l'âpreté des provinces rurales, le pays navigue entre deux eaux - provoquant une schizophrénie nationale. Fins observateurs, les photographes ne peuvent pas passer à côté des profonds changements survenus en Russie depuis la fin des années 1980, et de leur impact sur la société. Nous suivrons ceux qui explorent la réalité complexe de la Russie postsoviétique, en constante transformation, qu’il s’agisse d’une quête autour de la nouvelle identité nationale, des rapports contradictoires entre les vestiges du communisme et les excès du capitalisme radical, de la polarisation sociale ou de la redéfinition des rôles sociaux. Ces photographes ne s’intéressent pas aux grands évènements historiques, ils essaient au contraire de saisir l’instant, la poésie du quotidien – fait de petits gestes, de moments transitoires – afin d’offrir un regard inhabituel sur la Russie d’aujourd’hui et sur son peuple. Misha Domozhilov explore la photographie documentaire et sportive à travers le prisme du politique. Ses photographies, au noir et blanc contrasté, témoignent du culte de la force et de la violence propre à la société russe. La vie dans les capitales ou dans les petites villes est complètement différente.

Episode 3 - 26min : À la marge de l'empire - Des neiges du Grand Nord au détroit de Bering, les frontières du territoire russe se confondent avec celle du continent. Dans le plus grand pays du monde, de nombreuses provinces russes restent, aujourd’hui encore, très difficiles d’accès. Dans ces lieux extrêmes, l’isolement géographique s’apparente à une marginalité culturelle et sociale. Nous suivrons Elena Anosova, une photographe originaire d’un village reculé à la frontière de la Mongolie. Cette origine géographique résonne profondément avec son travail, centré sur la question de l’isolement. Ensuite, avec Oleg Klimov, nous découvrirons l’Ile de Sakhaline, à l’extrémité orientale de la Russie, symbolisant de multiples marges de la société russe. En 1890, Anton Tchékhov y passe trois mois et écrit « L’île de Sakhaline » - un reportage littéraire sur la vie des exilés où il révèle leurs conditions de vies épouvantables. Dmitri Markov tente, lui, de redonner un visage aux exilés d’aujourd’hui, en partant vers des banlieues pauvres et provinces oubliées sont autant de lieux d’exclusion et d’isolement. Enfin, nous accompagnerons Igor Moukhine dans un atelier bohème et décadent, squatté par des artistes contemporains et situé dans une grande usine désaffectée. Après l’enthousiasme festif des années post-soviétiques, le pays semble se refermer à nouveau : répression, censure et autocensure ré-élèvent symboliquement un rideau opaque aux frontières russes. A l’instar de ses aînés, les jeunes artistes d’aujourd’hui seront-ils en mesure de le fissurer ? Episode 4 - 26min : Le mythe russe - C’est souvent dans des lieux reculés que se cachent les vrais trésors de la Russie. Alors, des photographes contemporains s’apprêtent à partir à l’aventure, vers des contrées lointaines et inconnues. Pour d’autres, c’est au sein même des villes et de leur quotidien que la chasse aux trésors commence. Mais pour tous, la même quête : regarder la Russie - son corps, son âme, son mythe. Les disparités d’urbanisation du territoire russe sont saisissantes : 93% de la population vit sur un tiers du territoire. Les grandes villes continuent d’attirer la population russe à la recherche de confort et de modernité. Au-delà des frontières urbaines, les âmes se font rares : dans certains endroits, la densité de population ne dépasse pas une personne au kilomètre carré. Mais c’est dans ces lieux reculés, isolés par la distance et le manque d’infrastructures, que se cachent les vrais trésors de la Russie. Loin d’une vision idyllique sans aspérité ni heurts, ici s’écrit un conte moderne à l’image de la réalité : tour à tour bizarre, fou, triste, fantasmagorique, insaisissable. Ici, sur ces terres et avec leurs habitants, s’incarnent l’esprit russe, le temps et l’histoire. Le film suivra Valery Nistratov dans son voyage à travers la province de Toula pour photographier les femmes - sujet aussi délicat que mythique. Quant à Alexeï Myakishev, il se rend régulièrement depuis plus de cinq ans à Kolodozero, au nord-ouest de la Russie. Sergey Maximishin nous fera découvrir « son » Saint-Pétersbourg, véritable défi pour ce photographe qui cherche à regarder différemment et attentivement ce lieu familier, habité par le quotidien. Le photographe se concentre sur de menus détails pour décrire ce monde russe au travers de simples citoyens ou des gens de pouvoir, mêlant humour et humanisme.